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en quoi consiste la dictée à l’adulte ?
Comprendre cette technique
Ce que l’on appelle communément une dictée à l’adulte est une activité collective de production d’un écrit, essentiellement pratiquée en maternelle. L’objectif principal est de permettre à des enfants non-lecteurs d’accéder à l’élaboration d’un écrit en bénéficiant de l’accompagnement de leur enseignant. Le rôle de l’enseignant est fondamental puisqu’il s’agit non seulement d’être le secrétaire qui va encoder les propositions orales des enfants mais surtout d’aider à structurer sa pensée et son propos tout en respectant les normes grammaticales et orthographiques. C’est une réflexion plurielle, de préférence en petits groupes, destinée à favoriser l’entrée dans l’écrit.
Cette activité procède d’une double dimension : élaboration collective d’un projet de communication authentique (“Pour quoi allons-nous écrire à telle personne ?“) et négociation entre élèves afin d’opérer des choix (par exemple : “Vous proposez deux phrases, mais nous devons n’en garder qu’une seule. Laquelle des deux préférez-vous et pourquoi ?”). L’enjeu pour l’enseignant est d’abord de susciter un besoin (nécessité d’écrire à quelqu’un pour un motif rendu nécessaire), puis d’organiser l’élaboration du texte en permettant à chacun de pouvoir participer activement à ce work in progress.
De fait, la dictée à l’adulte n’est autre qu’une délégation d’écriture pour apprendre aux élèves à produire un texte dont ils sont collectivement les auteurs et à se confronter aux contraintes de la langue écrite avant de savoir eux-mêmes écrire. Secrétaire, chef d’orchestre, médiateur, et garant de la norme, telles sont les principales fonctions que va remplir l’enseignant lors de cette activité.
Le rapport entre l’oral et l’écrit
Ce travail mené en classe va permettre aux enfants de comprendre que ce qui se dit peut s’écrire : l’écrit code l’oral. Or, il faut les amener à « savoir qu’on n’écrit pas comme on parle », comme l’indiquent les programmes (BO n° 25 du 24 juin 2021). Il existe en effet beaucoup de différences entre le discours oral spontané et un discours écrit plus élaboré, et il incombe à l’enseignant d’aider les enfants à prendre conscience de ces écarts. Par exemple, à l’oral, les redondances du sujet et les négations incomplètes sont fréquentes : “Le loup, il va pas manger le petit cochon”.
Si une pratique progressive et régulière est gage de son efficacité, la dictée à l’adulte induit une mise à distance vis-à-vis de la langue, car elle fait apparaître les différences entre l’oral et l’écrit : les enfants comprennent non seulement que la langue peut s’écrire, mais aussi que l’écrit obéit à certaines contraintes, liées au partage du même code, à la nécessité de fournir toutes les informations indispensables à la bonne compréhension d’un message transmis à un destinataire absent, à l’adaptation du langage selon le destinataire. Au cours de ce processus, ils vont alimenter la réflexion en fournissant des propositions à l’enseignant. Celui-ci va les aider à reconnaître si ces propositions sont acceptables ou à les modifier afin de les rendre écrivables.
Les enfants vont donc s’emparer d’un projet d’écriture qui doit porter sur une situation motivante et authentique, car en lien avec le vécu de la classe ou de chacun.
Les étapes d’une dictée à l’adulte
Ce travail d’écriture collective n’est pas linéaire : quatre actions vont se succéder : dire, écrire sous dictée, relire, finaliser.
Il est donc indispensable de prendre en compte la temporalité : la dictée à l’adulte est un travail qui a besoin de mûrir, et donc qu’il convient d’étaler sur plusieurs séances. C’est un travail minutieux de révision de l’écrit, qui conduit à une première réflexion, dès la maternelle, sur les écrits intermédiaires. Dès le cycle 1, les enfants découvrent ce qu’ils reprendront ultérieurement en cycle 2 puis en cycle 3 : souvent, à l’école, on “écrit pour apprendre et pour penser” (Programmes du cycle 2 et du cycle 3 in BO N° 31 du 30 juillet 2020).
Quels sont les intérêts de la dictée collective à l’adulte
Pour les enfants de petite section, il peut être proposé : un légendage de photos, ou de pictogrammes, une liste de mots (liste de courses, par exemple).
Ensuite les écrits vont être plus longs : un courrier, une comptine, une recette, une fiche technique, l’ajout d’un épisode dans un album randonnée.
Dès la moyenne section, il peut être proposé aux enfants d’écrire des textes plus élaborés (lexique plus riche et précis, phrases complexes) : une histoire connue, inventée ou modifiée, la dictée d’un texte appris en classe (comptine), un compte-rendu d’expériences collectives (jardinage, visites, confection d’un gâteau, invitation aux parents).
Il est primordial de proposer une mise en projet qui rende l’écrit nécessaire et authentique : s’adresser à un destinataire qui est loin, garder une trace d’un travail effectué par la classe, lister des objets qu’il faudra emporter. Pour cette mise en projet, on peut inviter les parents ou écrire à une autre classe par exemple.
Ce que l’on appelle communément une dictée à l’adulte est une activité collective de production d’un écrit, essentiellement pratiquée en maternelle. L’objectif principal est de permettre à des enfants non-lecteurs d’accéder à l’élaboration d’un écrit en bénéficiant de l’accompagnement de leur enseignant. Le rôle de l’enseignant est fondamental puisqu’il s’agit non seulement d’être le secrétaire qui va encoder les propositions orales des enfants mais surtout d’aider à structurer sa pensée et son propos tout en respectant les normes grammaticales et orthographiques. C’est une réflexion plurielle, de préférence en petits groupes, destinée à favoriser l’entrée dans l’écrit.
Cette activité procède d’une double dimension : élaboration collective d’un projet de communication authentique (“Pour quoi allons-nous écrire à telle personne ?“) et négociation entre élèves afin d’opérer des choix (par exemple : “Vous proposez deux phrases, mais nous devons n’en garder qu’une seule. Laquelle des deux préférez-vous et pourquoi ?”). L’enjeu pour l’enseignant est d’abord de susciter un besoin (nécessité d’écrire à quelqu’un pour un motif rendu nécessaire), puis d’organiser l’élaboration du texte en permettant à chacun de pouvoir participer activement à ce work in progress.
De fait, la dictée à l’adulte n’est autre qu’une délégation d’écriture pour apprendre aux élèves à produire un texte dont ils sont collectivement les auteurs et à se confronter aux contraintes de la langue écrite avant de savoir eux-mêmes écrire. Secrétaire, chef d’orchestre, médiateur, et garant de la norme, telles sont les principales fonctions que va remplir l’enseignant lors de cette activité.
Le rapport entre l’oral et l’écrit
Ce travail mené en classe va permettre aux enfants de comprendre que ce qui se dit peut s’écrire : l’écrit code l’oral. Or, il faut les amener à « savoir qu’on n’écrit pas comme on parle », comme l’indiquent les programmes (BO n° 25 du 24 juin 2021). Il existe en effet beaucoup de différences entre le discours oral spontané et un discours écrit plus élaboré, et il incombe à l’enseignant d’aider les enfants à prendre conscience de ces écarts. Par exemple, à l’oral, les redondances du sujet et les négations incomplètes sont fréquentes : “Le loup, il va pas manger le petit cochon”.
Si une pratique progressive et régulière est gage de son efficacité, la dictée à l’adulte induit une mise à distance vis-à-vis de la langue, car elle fait apparaître les différences entre l’oral et l’écrit : les enfants comprennent non seulement que la langue peut s’écrire, mais aussi que l’écrit obéit à certaines contraintes, liées au partage du même code, à la nécessité de fournir toutes les informations indispensables à la bonne compréhension d’un message transmis à un destinataire absent, à l’adaptation du langage selon le destinataire. Au cours de ce processus, ils vont alimenter la réflexion en fournissant des propositions à l’enseignant. Celui-ci va les aider à reconnaître si ces propositions sont acceptables ou à les modifier afin de les rendre écrivables.
Les enfants vont donc s’emparer d’un projet d’écriture qui doit porter sur une situation motivante et authentique, car en lien avec le vécu de la classe ou de chacun.
Les étapes d’une dictée à l’adulte
Ce travail d’écriture collective n’est pas linéaire : quatre actions vont se succéder : dire, écrire sous dictée, relire, finaliser.
Première phase (dire) : il s’agit de définir l’objectif du futur écrit, de lister le matériel nécessaire, d’élaborer la trame de cet écrit.
Deuxième phase (écrire sous dictée) : c’est l’étape au cours de laquelle s’élabore le brouillon de l’écrit. Cette phase constitue réellement ce que l’on appelle dictée à l’adulte, alors qu’ordinairement le concept de dictée à l’adulte est employé en désignant les quatre phases ici développées.
Troisième phase (relire) : au cours de cette étape qui aide les enfants à comprendre la permanence de l’écrit, on va vérifier la cohérence du texte produit, supprimer des répétitions ou corriger un oubli.
Deuxième phase (écrire sous dictée) : c’est l’étape au cours de laquelle s’élabore le brouillon de l’écrit. Cette phase constitue réellement ce que l’on appelle dictée à l’adulte, alors qu’ordinairement le concept de dictée à l’adulte est employé en désignant les quatre phases ici développées.
Troisième phase (relire) : au cours de cette étape qui aide les enfants à comprendre la permanence de l’écrit, on va vérifier la cohérence du texte produit, supprimer des répétitions ou corriger un oubli.
Quatrième phase (finaliser) : c’est l’étape de révision du texte et de correction avant de valider le texte produit.
Il est donc indispensable de prendre en compte la temporalité : la dictée à l’adulte est un travail qui a besoin de mûrir, et donc qu’il convient d’étaler sur plusieurs séances. C’est un travail minutieux de révision de l’écrit, qui conduit à une première réflexion, dès la maternelle, sur les écrits intermédiaires. Dès le cycle 1, les enfants découvrent ce qu’ils reprendront ultérieurement en cycle 2 puis en cycle 3 : souvent, à l’école, on “écrit pour apprendre et pour penser” (Programmes du cycle 2 et du cycle 3 in BO N° 31 du 30 juillet 2020).
Quels sont les intérêts de la dictée collective à l’adulte
• Les élèves vont découvrir : le sens de l’écriture, la signification du texte produit, l’écrit comme mémoire collective. Ils vont aussi découvrir des concepts métalinguistiques qu’ils retrouveront en élémentaire (texte, mot, phrase, lettre, paragraphe, et les principaux signes de ponctuation).
• Ils vont aussi développer des compétences discursives : argumenter, décrire, expliquer, reformuler, écouter.
• Certaines attitudes seront travaillées : développer l’esprit critique, accepter les reformulations, négocier, écouter les autres, savoir être frustré.
• Enfin, réaliser cette dictée collectivement permet aux petits parleurs de profiter du langage et des idées des plus grands parleurs ou des plus grands (lorsque la classe est constituée de plusieurs niveaux) et de mémoriser des tournures de phrases et du vocabulaire.
Les différents contenus envisageables en dictée à l’adulte, en maternelle• Ils vont aussi développer des compétences discursives : argumenter, décrire, expliquer, reformuler, écouter.
• Certaines attitudes seront travaillées : développer l’esprit critique, accepter les reformulations, négocier, écouter les autres, savoir être frustré.
• Enfin, réaliser cette dictée collectivement permet aux petits parleurs de profiter du langage et des idées des plus grands parleurs ou des plus grands (lorsque la classe est constituée de plusieurs niveaux) et de mémoriser des tournures de phrases et du vocabulaire.
Pour les enfants de petite section, il peut être proposé : un légendage de photos, ou de pictogrammes, une liste de mots (liste de courses, par exemple).
Ensuite les écrits vont être plus longs : un courrier, une comptine, une recette, une fiche technique, l’ajout d’un épisode dans un album randonnée.
Dès la moyenne section, il peut être proposé aux enfants d’écrire des textes plus élaborés (lexique plus riche et précis, phrases complexes) : une histoire connue, inventée ou modifiée, la dictée d’un texte appris en classe (comptine), un compte-rendu d’expériences collectives (jardinage, visites, confection d’un gâteau, invitation aux parents).
Il est primordial de proposer une mise en projet qui rende l’écrit nécessaire et authentique : s’adresser à un destinataire qui est loin, garder une trace d’un travail effectué par la classe, lister des objets qu’il faudra emporter. Pour cette mise en projet, on peut inviter les parents ou écrire à une autre classe par exemple.
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