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genèse de la réflexion

Outre la demande ministérielle de mettre en place des EPI dans les collèges, les enseignants se sont investis dans ces dispositifs pour diverses raisons.
La première réponse qu’apporte Vianney Thual est d’ordre personnel mais avec un prolongement professionnel : "mon fils qui est en CE1 m’a dit un soir qu’il allait le lendemain apprendre la multiplication. Ce fut un déclic pour moi : qu’un élève puisse identifier précisément un apprentissage à venir permet d’envisager des perspectives de mise en projet, motivantes et prometteuses. Alors, pourquoi ne pas tenter de transposer cette approche en collège ?".

Cet enseignant avait également tenté l’expérimentation d’un enseignement interdisciplinaire "avec une collègue d’espagnol, un peu sous forme d’IDD". Cette première tentative avait montré la richesse d’échanges avec des collègues de disciplines éloignées de la sienne. S’engager dans un EPI, c’était d’abord répondre à une motivation professionnelle : "l'idée d'un projet interdisciplinaire "maths-EPS" faisait sens à nos yeux et constituait une bonne occasion de traiter beaucoup de contenus proches dans un projet commun (calculs de temps, de vitesse, analyse, tableur, prévisions, expérimentations…). De plus, ces deux disciplines favorisent un aller-retour complémentaire entre théorie et pratique, surtout lorsqu’une discipline permet de mettre en pratique ce qu’introduit une autre discipline." L’organisation retenue pour ce projet aura été la suivante : une séquence complète en EPS (à raison d’une heure trente hebdomadaire) et une séquence en mathématiques (à raison d’une heure hebdomadaire).

"L'injonction a eu un effet déclencheur alors qu'en temps normal un tel projet aurait mis plus de temps à se concrétiser » reconnaît Vianney Thual, même s’il ajoute qu’il « a fallu du temps pour digérer progressivement les contraintes d’un travail en binôme." Charlotte Barboteau précise que c’est son organisation qu’elle voulait mettre à l’épreuve de l’opinion d’un collègue, pour donner davantage de sens à son enseignement, le rendre plus attractif, plus accessible à chaque élève, dans un souci de différenciation : "Apprendre par exemple à résoudre une équation, cela représente beaucoup de séquences depuis la cinquième. Les élèves avaient du mal à donner du sens à ces apprentissages, n’en voyaient pas la raison d’être. Et la réflexion menée avec Vianney m’a permis de présenter ces apprentissages sous forme d’un schéma heuristique aux élèves faisant ainsi le lien entre chaque apprentissage tout au long du cycle 4. Certes, ce que je dis ici n’a pas de lien direct avec l’EPI maths/EPS, mais cela précise l’apport des échanges avec mon collègue lors de cet EPI en faveur de ma pratique."

La mise en place des EPI est arrivée comme une belle opportunité de concrétiser une envie de partager et d’interroger des pratiques professionnelles. "Quand, lors de la mise en place des EPI, le principal nous a informés que chaque enseignant était libre de s’y investir, alors on s’est dit : on y va." À cette remarque de son collègue, Charlotte Barboteau ajoute que "l’arrivée des EPI fut l’élément déclencheur, d’une part, pour créer du lien entre les disciplines notamment par l'utilisation de fiches “navettes”, favorisant la mobilisation active des élèves et, d’autre part, pour donner de l'intérêt, l'envie d'apprendre aux élèves (les mathématiques peuvent être souvent abstraites, c'est alors l'occasion de vivre une situation concrète, utile pour eux, d’où une meilleure implication)."
Vianney Thual admet que c’est presque arrivé comme une évidence, qu’il s’agissait d’une possibilité de maintenir l’engagement et qu’un tel dispositif permettrait de construire et de partager une terminologie commune.

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