innovation pédagogique

Le projet a commencé en 2016 à l’initiative de Jean-Baptiste Leurent, professeur d’EPS. Il s’agissait à l’origine de voir comment des compétences autour du corps pouvaient apporter une pierre à l’édifice pour aider les élèves en difficulté dans le cadre du DRI (Dispositif de relais interne).
Depuis longtemps, le collège intègre un DRI : huit élèves décrocheurs bénéficient de ce dispositif sur un cycle de sept semaines. Ils sortent de leur classe ordinaire quelques heures durant le cycle et sont accompagnés par une équipe de quatre ou cinq professeurs sur des projets.
Jean-Baptiste Leurent s’est intéressé à la sophrologie, puis il a découvert la pratique de l’attention. Il a proposé à ses collègues de proposer des temps de pratique de l’attention aux élèves, “comme un test”. Les enseignants ont fait le choix de scinder le groupe de 8 en deux groupes de quatre. Les élèves ont été très réceptifs et ont sollicité leurs enseignants pour réaliser ces pauses chaque semaine.

D’autres professeurs ont alors été intéressés. Pour apporter une dimension collective au projet, il était important de se fonder sur des bases communes. Pour ce faire, dix professeurs volontaires ont bénéficié d’une formation d’une demi-journée (financée par le collège et la mairie) par C. Masloff (centre de psychologie Cogito’z – Nantes). Il s’agissait d’ateliers de découverte de la pratique avec des pistes de réinvestissement auprès des élèves : types d’exercices, textes de référence. Le projet a alors été lancé auprès de quatre classes (niveaux 6e et 3e). Les professeurs mutualisaient leurs exercices lors de réunions une à deux fois par trimestre pour partager les réussites et les questionnements.

La formatrice du centre Cogito’z est revenue pour un second temps de formation : une demie journée de découverte pour de nouveaux professeurs volontaires / un demie journée d’approfondissement pour les enseignants qui avaient déjà suivi la première formation. Le dispositif s’est alors étendu à toutes les classes. Quatre matins par semaine, un des cours commençait par une séance de quelques minutes de pratique de l’attention. Vingt professeurs se sont engagés dans le dispositif. L’année suivante, en raison de contraintes d’emplois du temps, le projet s’est recentré sur trois niveaux (6e, 5e et 3e) selon la modalité de quatre séances hebdomadaires le matin. Il était difficile de trouver des temps de concertation, alors l’équipe pilote a organisé des “pique-niques pratique de l’attention” entre professeurs, sur des temps informels.

De manière générale, les projets dans les établissements scolaires sont impactés par la crise sanitaire. La dimension pleinement collective du projet est un peu en sommeil cette année. Jean-Baptiste Leurent et Samia Charmi expliquent par exemple qu’ils ont mis en place un peu plus tard que d’habitude ces temps de pause avec leurs classes. Il est difficile également de planifier des temps de concertation. Pour cette activité de partage entre collègues, la visioconférence n’est pas forcément adaptée. Quatre professeurs ont approfondi leur expertise via une formation personnelle MBSR (Mindfullness Based on Stress Reduction) et souhaitent la poursuivre en s’inscrivant à des modules de formation spécifiques pour la pratique avec des adolescents.