Annick Salinesi est professeur de français au collège Jules-Renard de Laval. Cette enseignante participe depuis des années à la "Journée théâtre à Jublains". Cette activité se déroule au printemps et s'adresse aux collégiens ou lycéens qui étudient le latin et/ou le grec. Chaque professeur participant prépare avec ses élèves une intervention théâtrale d'une dizaine de minutes, qui est jouée sur le site. La langue française est autorisée pour les débutants en langues anciennes. Le conseil général prend en charge les déplacements des élèves. S'y ajoutent des conférences, des expositions, des ateliers proposés par des intervenants extérieurs. C'est sa classe de sixième qu'Annick Salinesi emmène cette année à Jublains, dans le cadre d'une mise en œuvre de l'histoire des arts, en collaboration avec deux collègues d'histoire-géographie et d'EPS (éducation physique et sportive). Sa séquence "Drôles de jeux en scène : découvrir le théâtre, un spectacle vivant" propose d'étudier plusieurs textes théâtraux contemporains, de les mettre en scène, et d'adapter sous forme théâtrale
Le Jugement de Paris d'Odile Gandon
2 en jouant notamment sur l'aspect parodique. Elle traite aussi l'espace théâtral, y compris dans ses aspects historiques (du théâtre antique, avec l'exemple de Jublains, au théâtre à l'italienne). Deux œuvres d'Annick Salinesi seront jouées par les élèves : l'adaptation théâtrale du
Jugement de Paris, ainsi qu'un texte de Roland Dubillard,
Les voisins. C'est pour la mise en scène de ce dernier qu'intervient le professeur d'EPS : en effet, il faut trouver une façon de matérialiser la présence d'un mur imaginaire entre deux groupes de personnages (par l'occupation de l'espace, par des postures corporelles ou gestuelles...). Ainsi, comme le soulignent les
programmes du collège, l'EPS "contribue à sensibiliser les élèves à l'histoire des arts, principalement dans le domaine des arts du spectacle vivant". Au besoin, des masques seront réutilisés : ceux fabriqués une précédente année, à partir de modèles antiques, et mis à disposition par le musée archéologique. "Cette année, on expérimente, l'année prochaine on finalisera", reconnaît Annick Salinesi en pointant quelques difficultés : "il est difficile de trouver le temps de se concerter, de faire coïncider les progressions de chacun, de formaliser une problématique commune... Il nous faut aussi organiser le travail des élèves sur quatre années. Leur propose-t-on un classeur qu'ils garderont d'une année sur l'autre ? Comment éviter qu'ils perdent leurs documents ? Heureusement, on peut s'appuyer sur des projets qu'on avait déjà l'habitude de mener".