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la classe coopérative

Dans la pédagogie de classe coopérative, le professeur est en retrait, guide, questionne, met à disposition des élèves des outils (documents, fiches-outils, accès numériques) et les observe au travail. Parallèlement, il instaure des règles de fonctionnement de la classe : un code couleur pour déterminer le mode de prise de parole, un plan de travail affiché à chaque début de séance, la possibilité pour les élèves de faire des activités différentes, en autonomie. Quelle que soit l’activité menée, les élèves ont toujours la possibilité de solliciter de l’aide auprès des autres, ce qui est facilité par la disposition en îlots.

Dans le document suivant, extrait d’une présentation plus exhaustive sur le site de l’académie de Nantes, P. Loukianoff explique le fonctionnement de sa classe. Il s’est inspiré notamment des pratiques de Sylvain Connac, de Célestin Freinet et de Fernand Oury.

Le déclic, c'est d'accepter de lâcher prise et d'observer les élèves travailler sans intervenir trop souvent, lorsque la machine pédagogique est lancée, que les consignes de travail ont été données le plus simplement possible. Même si ces moments ne durent que quelques minutes, vous les avez probablement vécus aussi. Ce qu'il vous faut trouver, c'est votre méthode personnelle. Un système qui - une fois lancé - tourne tout seul. Alors, votre position dans la classe subira une petite révolution copernicienne : vous ne serez plus l'unique dépositaire du Savoir, mais vous aurez mis à disposition des élèves des documents, des fiches-outils, des accès numériques pour qu'ils apprennent par eux-mêmes.
Vous constaterez alors que votre rôle prendra une tout autre importance : celle du référent, du maître du jeu qui aide et organise. Les élèves qui viendront vous voir pour obtenir des explications auront envie d'apprendre, seront donc demandeurs. Ils apprendront mieux.



Installer les règles de fonctionnement de la classe

Ne cherchez pas à mettre en place un système compliqué d'organisation du travail. Pour ma part, j'installe les règles de fonctionnement de la classe et ses institutions d'abord, et je les amène progressivement ; les trois premières sont tout d'abord :

Le code couleurs : 3 disques de carton (vert-orange-rouge) sur un socle déterminent le mode de prise de parole de la classe :
• code vert = cours en groupe classe / je lève la main,
• code jaune = travail en groupe / je chuchote,
• code rouge = travail individuel ou évaluation / je ne parle pas du tout

.

La Table Ronde : Institution principale de la classe où les élèves font des propositions pour améliorer les conditions de travail (projets, prolongements d'activités proposées). Des critiques et des félicitations pour réguler les tensions. Un président et un secrétaire sont élus pour deux semaines. Tout est consigné et une boîte à idées sert à alimenter l'ordre du jour. Elle est prise sur la moitié de l'heure de vie de classe mais en reste distincte. Le professeur n'a pas plus de droits que les élèves, mais il se réserve un droit de véto en cas de risque de dérapage. La Table Ronde ne doit jamais être un tribunal !



Le plan de travail : affiché ou rédigé au tableau à chaque début de séance, parfois négocié avec les élèves qui souhaitent y ajouter un exposé prêt, il est la feuille de route de la classe. Chacun y voit ce qu'il a fait et ce qu'il lui reste à faire.

Un exemple de déroulement de séance. 
Lorsque ces bases sont mises en place, le cours se déroule tout seul.

• Je présente le plan de travail au tableau.
Exemple :
- "Corriger la fiche TIC 1 et me la remettre.
- Commencer les fiches TIC 2 et 3 et me les remettre.
- Exercices autocorrectifs  sur ordi : TACIT, niveau B pour les élèves du groupe 1.
- Préparation d'exposés sur Alice et ses rencontres."
 
• Je demande s'il y a des modifications à apporter.

• Des élèves m'apportent des fiches de Travail Individuel en Classe (TIC) qu'ils ont finies et en reprennent de nouvelles. Ils y trouvent la leçon (très courte) et des travaux à faire qui peuvent être améliorés plusieurs fois (évaluation formative).

• D'autres vont s'entraîner sur des ordinateurs de fond de classe (travaux sur les outils de la langue et sur l'implicite).

• Quelques-uns se réunissent pour commencer ou finir un travail de groupe.

Mon travail consiste à observer fréquemment que la classe fonctionne bien, que tout le monde est en activité. Je relance et encourage ceux qui manquent de motivation, je viens aider ceux qui ont du mal à avancer et j'accueille à mon bureau ceux qui viennent me demander une explication.
 Si je suis surchargé de demandes, je fais un point à la classe ou j'envoie une partie des élèves voir ceux à qui je viens d'expliquer la notion. L'aide par les pairs est très utile, et ce ne doit pas être toujours les mêmes qui aident.

P. Loukianoff
 
Bibliographie

• Sylvain Connac, Apprendre avec les pédagogies coopératives,  ESF.
• G. Caron, L. Fillion, C. Scy, Y. Vasseir, Osez les pédagogies coopératives au collège et au lycée, ESF.
• V. Faillet, La métamorphose de l’école quand les élèves font classe, Descartes et Cie - 2017.
• F. Oury, F. Maspero, Vers une pédagogie institutionnelle.
•B.-M. Barth, Élève chercheur, enseignant médiateur, Retz.

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