
e mercredi 18 octobre, les couloirs du lycée professionnel avrillais ressemblent à une véritable ruche. On ressent le stress des élèves de seconde professionnelle venant des cinq sections du lycée : commerce, secrétariat, comptabilité et accueil, pour le pôle tertiaire ; techniciens d'usinage pour le pôle industriel. Quatre-vingt-dix-huit élèves attendent le coup de sifflet signifiant l'heure du tête-à-tête. Ce sont des patrons, formateurs, techniciens de collectivités territoriales qui ont accepté l'invitation de l'équipe pédagogique et les attendent le chrono à la main : les élèves participants n'auront que sept minutes pour les convaincre. Un lycéen s'approche d'un recruteur potentiel désigné et dès lors, toutes les compétences de communication orale comptent : l'entrée, la poignée de main, la présentation corporelle, l'attitude, la gestuelle, mais aussi la façon de s'exprimer. Durant les premières minutes de l'entretien, il réalise une présentation personnelle au cours de laquelle il évoque son parcours scolaire en faisant émerger ce qui l'a motivé pour entrer dans une formation professionnelle. Il profite de l'occasion pour préciser ses projets à court et moyen termes ; un candidat se fait surprendre par la remarque du professionnel lui indiquant l'absence de CV et de lettre de motivation ; il ne peut que bredouiller qu'il les a oubliés, ce qui amène son interlocuteur à lui demander s'il oublie souvent ce qu'il doit faire. L'objectif n'est pas de mettre en difficulté les élèves, mais de leur proposer un exercice concret de communication dans un contexte de jeu de rôle. La deuxième partie de l'entretien permet à leur interlocuteur de lister avec les candidats les compétences professionnelles dont ils ont fait preuve, mais aussi celles liées à la maîtrise des TICE, des langues étrangères et celles construites lors d'activités extra-scolaires. Morceaux choisis: "Quels sont vos points faibles ?" ; "Pourquoi devrais-je vous prendre en stage ?" ; "Êtes-vous méticuleux ou rigoureux ?". Les cinq minutes passent très vite, les recruteurs n'acceptant aucun silence. Au fil des tables, ils renseignent les grilles d'évaluation d'entretien (
voir annexe). Sur certaines, on peut lire : "Celle-ci met les mains sous la table", "Celui-là sait déjà où il veut aller dans la vie", "Mauvais point pour l'habillement, un jogging". Le deuxième coup de sifflet sonne la fin de l'entretien et le début du debriefing, moment propice pour faire ressortir les annotations citées auparavant et pour prodiguer quelques conseils : "Sur votre CV, détaillez vos premières expériences de travail ou de stage" ou bien "Vous parlez couramment plusieurs langues étrangères et cela ne ressort pas dans votre CV, c'est dommage." et enfin "Ne jouez pas avec vos mains durant tout l'entretien, si vous ne pouvez pas faire autrement choisissez de prendre un papier et un crayon afin de noter des informations que l'on peut vous donner".