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place des cinq sens

L’élaboration d’une séquence exige, selon Cécile Lacôte-Coquereau, la présence de supports faisant appel aux cinq sens. C’est une gageure peu évidente à respecter, mais qui a au moins le mérite d’enrichir la palette des supports pédagogiques. Tous ces supports identifiés et retenus parce qu’impliquant un sens vont devoir ensuite trouver leur place dans la logique de la séquence. À l’image de l’art floral, il va falloir réussir une composition dans laquelle ces supports trouveront leur place. La classe s’enrichit d’objets en tout genre, mais elle n’est pas pour autant un musée : c’est une collecte d’objets réunis autour d’une thématique, que le corps appréhende diversement. On ne sera donc pas surpris de découvrir que ces lycéens terminent une séquence sur le souvenir chez Proust en dégustant un café agrémenté d’une madeleine. “Je pense que cette approche par les sens joue l’effet de la petite madeleine de Proust : un goût, une musique, une odeur, et l’on se souvient de tel élément de la séquence” précise Cécile ; et elle ajoute : “J’espère même qu’en fin d’année, en leur faisant écouter un morceau d’une œuvre musicale, ils se souviendront immédiatement d’une séquence de français, ou d’un chapitre de géographie. Je voudrais, par exemple, qu’en écoutant La Fugue de Bach par Rostropovitch au pied du mur en 1989, mes terminales pensent aussitôt au chapitre d’histoire sur la guerre froide et la chute du mur”. Certes, cette hypothèse attend confirmation, mais le fait d’associer plusieurs sens dans une même séquence donne non seulement du sens aux savoirs, mais ne peut qu’en favoriser la mémorisation (mémoire auditive), car l’on sait que la mémoire a besoin de supports.
En géographie, le programme demande d’aborder les risques naturels en 2nde CAP et Bac. Pour illustrer ce chapitre, Cécile Lacôte-Coquereau propose tout un travail sur La Grande Vague de Kanagawa d’Hokusaï, ou encore La Tempête de Turner. Pour permettre aux élèves d’imaginer la violence du déferlement des éléments, l’enseignante ajoute un fond musical, par exemple La Tempête de Tchaïkovski.

Concrètement, l’enseignant qui veut mettre en place une pédagogie construite sur les cinq sens va d’abord identifier comment chaque sens peut intégrer son enseignement :
• La vue : par différents affichages, par un agencement de l’espace-classe, des jeux de couleurs, par la suppression de toute appropriation visuelle (obscurité), par des activités de lecture, etc.
• L’ouïe : par le choix d’un fond sonore, par l’écoute de morceaux de musique, voire par le silence.
• Le toucher : en ayant recours à des sculptures, à des œuvres en relief, par des différences de température, par l’acte d’écrire, etc.
• L’odorat : par des odeurs de fleurs, de parfums, etc.
• Le goût : par la dégustation, par une réflexion sur les quatre saveurs fondamentales, etc.

Associer plusieurs sens dans la phase d’encodage (par exemple : ouïe et odorat) permet une meilleure réussite lors de la restitution ; c’est un élément à prendre en compte dans l’élaboration des séquences, et plus particulièrement la phase d’accroche, donc la première séance, car c’est un temps crucial multi sensoriel. On peut le voir par exemple au travers de deux illustrations : une séquence d’histoire sur “Voyages et découvertes”, ou une séquence de géographie.

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