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travail mené avec une classe de troisième autour de fragments, d’aphorismes poétiques extraits des Feuillets d’Hypnos de René Char

M. Pariaud propose une séance qui montre comment elle associe les exercices de yoga et de théâtre pour construire la progressivité de sa séance. Elle assure ainsi la mise en confiance des élèves de manière à ce que chacun aboutisse à une production finale.

Dans la seconde partie du document, l’enseignante présente un panel d’activités théâtrales possibles pour prolonger la séance. Ces activités créatives sont transférables dans d’autres disciplines.

Travail sur l’émotion avant de mettre les élèves en binômes.
J’ai sélectionné une série d’aphorismes. Ces courts textes poétiques répondent à une partie du programme, soit l’étude de la poésie moderne en lien avec un regard sur le monde. En effet, René Char évoque la seconde guerre mondiale dans ses poèmes. Ils sont particulièrement difficiles à comprendre. C’est pourquoi j’ai dû faire preuve moi aussi de créativité afin que l’ensemble des élèves puisse accéder à la lecture de ce florilège de poèmes. Dans un premier temps, ils ont lu les poèmes choisis. Puis, je leur ai demandé de fermer les yeux. Nous avons fait trois grandes respirations. Ensuite, je leur ai demandé le thème. Le sujet commun nommé, ils ont relu ces textes quasi incompréhensibles et je leur ai proposé une petite relaxation pour qu’ils intériorisent les poèmes : rotation de conscience - conscience du souffle et lecture par moi-même à voix haute des aphorismes lorsqu’ils étaient en position de relaxation. À la fin de la relaxation, avant qu’ils ne reprennent progressivement conscience de l’environnement de la classe, je leur ai demandé de choisir un numéro qu’ils ont noté sur un papier. Chaque numéro correspondait à un aphorisme. J’ai regroupé les élèves par numéro, et donc par poèmes.

Afin de mettre en lumière l’engagement et la dénonciation des propos de René Char, les élèves devaient présenter une lecture à voix haute de l’aphorisme accompagné du corps (un geste, un mouvement, ou un déplacement).

Pour l’heure suivante, les élèves devaient avoir appris leur strophe. Apprentissage facilité par la séance précédente. Ce fut pour nous l’occasion de travailler sur l’émotion, afin qu’ils arrivent à dégager par leur voix et leur corps le ton de l’aphorisme et donc à améliorer leur présentation orale. Pour cela, j’ai repris l’exercice de yoga de la séance précédente, mais au lieu de relire les aphorismes, j’ai fait écouter aux élèves des musiques différentes qui pouvaient induire des émotions différentes à l’écoute. À la fin de la relaxation, un numéro est attribué à chaque musique et les binômes ont dû choisir le numéro de la musique qui leur semblait le mieux convenir à l’aphorisme qu’ils avaient choisi. Nous avons repris chaque musique et nommé les principales émotions. Lorsqu’ils ont terminé de reprendre leur travail de mise en voix et en corps du poème choisi, les élèves incarnaient avec davantage d’authenticité et de véracité leur texte, comme si cela venait d’une voix intérieure.


Exercices d’approfondissement sur les aphorismes de René Char que j’ai pu mener à la suite du travail précédent :

• Chaque élève tire au sort un aphorisme. Le hasard comme un rendez-vous...
• À voix basse, l'élève circule dans l'espace en répétant son aphorisme pour se l'approprier.
• Deux élèves face à face, l'un adresse dans les yeux son aphorisme à l'autre qui le reçoit. Puis inversement.
• Marche dans l'espace. L'enseignant propose une émotion (joie, colère, tristesse, peur...). Les élèves deux par deux s'adressent leurs aphorismes avec cet état émotionnel.
• Ensuite, ils peuvent circuler librement et choisir avec quel état émotionnel dire leur texte, à quel partenaire, en quel endroit de l'espace, quel volume sonore... La prise de parole devient un acte choisi, conscient, assumé et adressé.
• Travail sur le corps. Deux par deux. Un choisit deux mots dans son aphorisme. Il ferme les yeux. L'autre lui dit le mot. Il crée une phrase chorégraphique (début/milieu/fin) sur chacun des mots. En se dégageant du sens/signification, mais en s'attachant à la sonorité, à la sensation du mot. Puis inversement.
• Chacun peut créer une courte forme avec son aphorisme offert avec une intention particulière et ses deux phrases chorégraphiques. Le tout peut être mis en espace, en forme et représenter une exploration émotionnelle et sensorielle autour des mots de René Char.


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