
Dans sa finalité, le baccalauréat STI2D ne cible pas les gestes professionnels (câblage, soudure...) pour eux-mêmes. Tourné vers la poursuite d'études en école d'ingénieurs, DUT (Diplôme universitaire de technologie) ou BTS (Brevet de technicien supérieur), il préconise la conduite de projets dans leur globalité. La formation a pour objet l'étude et la recherche, par l'élève, de solutions techniques innovantes intégrées dans une démarche de développement durable. À cet égard, en trinômes, les élèves s'engagent dès septembre autour d'une problématique technologique et écologique. Le travail est évalué en CCF (Contrôle en cours de formation) par plusieurs professeurs ; une soutenance orale porte sur la démarche de projet et le produit réalisé. Concrètement, que fait-on pour écoconcevoir au-delà des grands principes généraux ? Comment comprendre le problème et trouver des solutions sur le type de matière, la production et la forme idéales ? Ce sont les quatre enseignants du pôle technologique qui, ensemble, sur des temps de concertation personnels, réfléchissent en amont à de nouvelles réalisations utiles à l'environnement et aux sociétés. Il faut tout inventer ! Cette année, les sujets sont variés : l'isolation d'un cabanon autonome énergétiquement, la récupération de l'énergie hydraulique dans une gouttière, l'adaptation d'un moteur électrique pour une voiture quatre roues motrices, un four solaire adaptable pour une population nomade... Quentin, Alexandre et Brendan travaillent sur cette thématique héliotropique. Pour anticiper, dès la classe de première, les enseignants leur proposent des projets à échelle plus réduite, sur une quinzaine d'heures. Les professeurs envisagent la construction progressive des compétences sur deux ans. L'idée est de progresser par l'expérimentation directe (comment fournir de la chaleur à de l'eau dans une cuve à partir d'une énergie renouvelable), de retenir qu'avant de se précipiter (percer des trous dans un couvercle pour passer des tuyaux), il vaut mieux réfléchir les trous laisseront forcément passer l'eau ! (voir ci-contre). Ces compétences initiées en première se transfèrent et se complètent l'année suivante. En terminale, les élèves vont disposer de quatorze heures hebdomadaires pour échelonner sur l'année leurs pratiques réflexives en privilégiant l'autonomie, la répartition des tâches au sein du trinôme, ainsi que la gestion du calendrier. À l'instar des enseignants qui montrent l'exemple, les lycéens travaillent en équipes. Pour ce faire, chaque groupe établit un calendrier en diagramme de Gantt
2 avec les jalons prévisionnels des différentes étapes du projet : conception préliminaire puis détaillée, prototypage, tests et validation (
voir annexe). Parfois, le projet prend légèrement du retard ou de l'avance et il est toujours possible de repréciser les délais. Cependant, ce découpage temporel permet un cadrage chronologique à tous les membres, imposant à chacun le respect des délais, sous peine de pénaliser le groupe... ou comment développer le sens de la responsabilité.