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une classe interactive

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Comment cette "classe interactive" fonctionne-t-elle ?

En 6e, un problème ouvert est proposé sur un support papier. À chaque nouveau défi scientifique (un exemple d'exercice), les élèves ont donc un document sur lequel ils retrouvent le problème, les objectifs et une place est laissée pour l’auto-évaluation. Ils apposent sur ce même document les noms des membres du groupe et donnent un nom à celui-ci. Sur la dernière période de l’année, le travail se fait à partir de supports vidéos.
En 5e l’atelier est construit à partir des problèmes DUDU. Chaque élève peut se mettre en position de chercheur face à un dilemme scientifique : le débat entre les deux protagonistes du petit film aide les élèves à se lancer. Ils sont motivés par le challenge ludique lié à la discorde entre les deux acteurs DUDU et veulent trouver qui des deux a tort ou raison.
"Les élèves ont à présenter leurs démarches (abouties ou non) à leurs camarades et pour cela doivent finaliser une production : affiches, maquettes, mise en scène, etc." expliquent les professeurs. Chaque défi et production sont auto-évalués sur des critères très proches de ceux utilisés en Arts Plastiques. Les travaux des élèves reposent sur plusieurs critères : qualité de la production, capacité à communiquer à l’oral et fonctionnement du travail coopératif. Ils ont un document référence distribué en début d'année qui leur sert d'évaluation. Le questionnement sur ce document est le suivant : "Le problème mathématique est-il réussi ? L’équipe a-t-elle bien fonctionné ? Est-ce que je me suis senti à l’aise pour travailler ? Si non, pourquoi ? Notre présentation orale est-elle satisfaisante ? Notre production est-elle bien accueillie par les camarades ?". Le passage à la présentation orale est un moment où les camarades discutent de la démarche réalisée par les élèves des autres groupes. Certaines situations amènent à des analyses fines, des temps d'autoévaluation en direct, parfois des compliments ou des félicitations. La charte de civilité (des exemples de "charte de civilité") est utilisée aussi régulièrement qu'il est nécessaire de le faire. Il est alors possible de réparer ou trouver une solution ensemble. Ce sont des moments riches, où les élèves débattent entre eux au gré des arguments dans un cadre d'écoute, en respectant des codes qu'ils apprivoisent au début, puis qu'ils maîtrisent avec le temps.

Après toutes ces étapes menées à bien, les réalisations des élèves sont réutilisées. Certaines peuvent être exploitées par une autre classe, comme lors d'une étude statistique sur le poids des cartables, ou encore lorsqu'un bilan écrit est inscrit dans le classeur de Mathématiques. D’autres peuvent être reprises par un autre enseignant (qui ne fait pas partie du dispositif de l'AP). Ce dernier réutilise les compétences acquises avec le bilan réalisé en AP pour l'aider dans le renforcement d'une notion. L'échange est vivant tant du point de vue des élèves entre eux que des élèves vis-à-vis des enseignants comme entre enseignants.
L'organisation en "classe interactive" a un réel impact parce qu’elle génère un travail motivant, dans une ambiance libérée de l'inquiétude du résultat. Lors de l'AP, les professeurs sont au plus près de la demande de l'élève qui travaille au sein d'un groupe. Les projets motivent les élèves qui s'emparent des sujets en faisant des recherches et en se confrontant les uns aux autres avec bienveillance. Quand un élève bloque sur un problème, il peut faire appel à ses camarades de groupe car l'entraide et la collaboration sont au cœur de la démarche, mettant la compétition hors du groupe. Certains ont des connaissances mathématiques, d'autres savent argumenter mathématiquement, d'autres profitent de ce qu'ils ont appris en CPS (voir "Une progression au profit d'objectif liés aux CP) pour animer le groupe. Mais tous s'aident quand un des leurs est en difficulté.

La vidéo quant à elle est là au secours de l'élève, il peut faire des temps de pause, faire des retours en arrière et avancer pas à pas, à son rythme. Il a alors le temps de questionner le document et le temps d’interpeller en cas de doute.
"Les élèves témoignent de la curiosité face à la découverte d’une nouvelle situation et se sentent mis au défi !" expliquent les professeurs. Les élèves témoignent de leur joie d'apprendre car la réussite est une question d'équipe et les situations de difficulté sont dédramatisées : "On fait des maths sans s’en rendre compte, ça nous aide", "on est obligé de faire attention aux autres, de s’aider", "on va faire un truc super pour épater les autres !". Ils ont envie de surprendre leurs camarades avec leurs méthodes ou idées et apprennent à s'adapter. Cette « classe interactive" amène à la fois au défi mathématique et à l'ouverture à l'autre et à soi. La prise de conscience du travail en équipe et de la richesse des échanges permet d'aller plus loin dans "la verbalisation des désaccords" complète Charline Peuvrel. Les élèves apprennent à parler clairement, à ne pas reculer devant l'obstacle et à passer à l'étape suivante de la résolution du problème. Il est intéressant pour le professeur d'observer quels mécanismes sont utilisés dans de pareilles situations : l'écoute, l'entraide et la mutualisation des atouts de chacun ; le groupe se sent fort grâce à l'esprit d'équipe.


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