innovation pédagogique

Travaux de groupes
Voici un exemple d’emploi du temps, qui a évolué au fil du temps, mais permet de mieux comprendre le fonctionnement des groupes. Le lundi, durant le premier temps, 3 groupes sont créés, les CE1 et CE2 travaillent avec les enseignants, par niveau, tandis que les CM1 sont en autonomie totale pour un Plan de Travail en français, mathématiques ou histoire géographie. Les élèves poursuivent avec le français, en 2 groupes dirigés : les CE2 peuvent alors intégrer le cours avec les CM ou les CE1 selon leurs besoins et difficultés et "basculer” d’un groupe à l’autre. Les enseignants pourront ainsi privilégier l’oral, par exemple, pour les plus faibles. Les groupes évoluent constamment selon les acquisitions des élèves. Pour cela, les enseignants échangent par mail, oralement ou via un journal de bord pour reporter la progression de l’élève ou ses difficultés.
Les groupes peuvent être constitués par niveau pour avancer sur une notion ou en fonction des besoins quand il s’agit de revenir sur certaines notions et dépasser les difficultés (sous forme de défi, de jeux ou d’ateliers dirigés par l’enseignant).

Enseignement différencié
Un exemple : les deux enseignants ont consacré une séquence à l’étude de l’ouvrage Terriblement Vert, de Hubert Ben Kemoun, et leur première séance s’attachait à formuler des hypothèses de lecture. Pour le groupe CE1, CE2, il s’agissait de travailler principalement l’oral pour aboutir à une carte mentale commune à partir de la couverture de l’ouvrage. Pour le groupe CE2, CM1, la couverture a été escamotée : l’objectif se double d’un travail sur la connotation des mots du titre, pour aboutir à l’écriture de la suite de l’histoire.
Après le rituel d’orthographe, les enfants abordent les sciences, notées QLM (Questionner le monde du vivant, de la matière et des objets) dans deux autres groupes qui mêlent CE1, CE2 et CM1. Là encore, les groupes ne seront pas les mêmes que les précédents et les élèves seront associés à une cohorte en fonction de leur acquisition des compétences dans cette même discipline. Autre particularité, le mardi ou le jeudi matin, des « ateliers tournants » sont proposés en mathématiques, français, arts plastiques et art musical : les enfants tournent de l’un à l’autre durant 30 minutes. Cette modalité a ensuite été abandonnée, les enseignants jugeant que le temps n’était pas suffisant pour engager un travail suffisamment approfondi.

Temps de regroupement
Des temps de co-éducation en tandem sont enfin organisés dans l’une des salles : les 52 enfants s’installent à loisir sur des chaises, des tables, des coussins, ou encore des poufs. Ces regroupements se focalisent sur des activités liées à l’échange oral, que ce soit pour les conseils coopératifs, les débats philo, pour écouter les exposés des élèves, pour profiter d’un temps de lecture, ou encore pour échanger sur les arts visuels. L’idée est de privilégier des moments durant lesquels “les interactions génèrent et nourrissent la connaissance” et où la parole des plus jeunes sera entendue au même titre que celle des plus grands. Un dispositif qui ne va pas sans valoriser les élèves si l’on part, ainsi que l’affirment les enseignants, de “ce qui fait groupe”, et “entre en résonance chez chacun des enfants”. Les thèmes et activités sont donc soigneusement choisis au préalable. L’élève, confronté à une prise de parole devant un public nombreux, apprend d’autant plus à respecter les règles de prise de parole pour éviter tout débordement. Les compétences orales travaillées (portée de la voix, prosodie, langage du corps...) ont d'ailleurs pu être relevées par leur collègue en charge de leur ancienne cohorte.