Contenu

innovation pédagogique

Recherche simple Vous recherchez ...

espace pédagogique > actions éducatives > innovation pédagogique > échanger

une réflexion d’établissement sur le temps scolaire en adéquation avec la recherche

Une réflexion sur le temps scolaire au collège Jean Cocteau

La question du temps scolaire a été au cœur de réformes et d’expérimentations (réforme de la semaine sur 4 jours dans le premier degré, expérimentations dans des collèges autour de l’Éducation physique, sportive et artistique l’après-midi). Dans le second degré, c’est une réelle problématique tant les contraintes des emplois du temps sont multiples.

Repenser le temps scolaire autour de trois temps courts qui nécessitent des aménagements réalisables et que l’on put pérenniser est le choix de l’équipe du collège Jean Cocteau.

Réorganisation du temps de fin de récréation
“Le temps de récréation est source d’agitation, de conflits, explique Jérôme Maufrais, le principal du collège. Le temps total consacré à la récréation n’a pas changé mais, deux minutes avant la fin de la récréation, nous faisons retentir une première sonnerie qui indique aux élèves qu’ils doivent se ranger. Cela permet aux collégiens, éparpillés sur une grande cour, de se ranger sans avoir besoin de se presser. Ils sont ainsi déjà en place lorsque la seconde sonnerie de fin de récréation retentit et marque le moment de prise en charge des élèves par le professeur sur la cour. L’objectif est double : permettre aux professeurs de trouver un groupe d’élèves déjà rangé, ce qui évite de perdre du temps, et permettre une meilleure césure entre la récréation et la mise au travail avec des élèves plus calmes puisqu’ils n’ont pas eu à courir pour se ranger et qu’ils ont eu le temps de se poser et reposer quelques instants une fois rangés, avant que le professeur les prenne en charge.” Les déplacements vers les salles sont aussi plus fluides. Ces deux minutes induisent un gain de sérénité pour tous, élèves, équipe de vie scolaire, enseignants.

Pause “Silence, on lit !”
Le premier cours de l’après-midi dure 15 minutes de plus que les autres. Le quart d’heure de lecture libre est proposé par le professeur qui a en charge la classe à sa convenance, soit au début de la séance, soit à la fin. Les élèves apportent un livre de leur choix et lisent en silence, à l’instar de leur enseignant.

Pause “Pratique de l’attention”
Fondée sur le volontariat des enseignants, elle n’est pas imposée. L’équipe des professeurs impliqués s’est mise d’accord pour que la pratique ait lieu le matin afin qu’il y ait un équilibre de deux pauses dans la journée pour les élèves qui en bénéficient. “Il n’y a pas de moment idéal pour pratiquer l’attention”, explique Jean-Baptiste Leurent. Le professeur décide ou jauge selon l’énergie de la classe, de placer la pause en début ou fin de séance. De même, il n’y pas de principe de gain d’efficacité en fonction du moment de la matinée (ni même de la journée).


Ce que dit la recherche sur le temps scolaire : l’exemple du dernier ouvrage de Nicole Delvolvé

Nicole Delvolvé, professeure en neurosciences et chercheuse en ergonomie appliquée aux situations d’apprentissage scolaire, aborde la question du temps scolaire dans son dernier ouvrage Ergonomie, école, efficacité, les trois E indissociables. Élèves et enseignants heureux, c’est possible (Éditions L’Harmattan, 2020).
La chercheuse rappelle qu’une inadéquation entre le temps scolaire et le respect du rythme biopsychologique de l’élève entraîne un état d’agitation incompatible avec le travail.

Voici quelques extraits choisis de l’ouvrage :

• Extrait du chapitre “Tout ce que vit l’élève au sein de l’établissement doit être facilitateur d’apprentissages”
Comme tout ce que vivent les élèves pendant leur journée dans l’établissement, les emplois du temps sont des dispositifs pour les aider dans leurs apprentissages. (...)
Au collège, la modulation de l’emploi du temps en fonction du moment (de disponibilité) des élèves est quasiment impossible. Alors les enseignants agissent sur le choix des modalités pédagogiques ou des supports didactiques en sachant très bien que si le niveau d’exigence est trop élevé par rapport à leur disponibilité, il faudra faire des pauses implicites à chaque début de cours.


• Extrait du chapitre “L’incompatibilité entre les temps scolaires et les rythmes psychobiologiques des élèves”
Il faut que les élèves puissent avoir pendant le temps scolaire des temps de repos. Les professeurs, pendant le temps de classe et de cours, devraient alors mettre en place des moments ritualisés. Le dispositif peut prendre des formes diverses. Il sera ajusté au degré d’énervement momentané des élèves. Quoi qu’il soit décidé, il est important que le rituel choisi soit élaboré par les élèves accompagnés de l’enseignant. Il doit émaner d’une réflexion collective sur la fatigue mentale, avec, pour finalité acceptée par tous, d’arriver à mieux la gérer pour travailler avec une efficacité retrouvée en cours ou en classe. (...) Ces pratiques favorisent la construction par l’élève au-delà des compétences du champ “se connaître pour apprendre”, de compétences citoyennes telles que le respect de soi, des autres et de l’environnement.

haut de page

innovation pédagogique - Rectorat de l'Académie de Nantes