Au commencement, une expérience personnelle des CPS
Au commencement, une expérience personnelle des CPS
Pour cette équipe à l’origine, il y a
M’ta vie un programme de renforcement des CPS pour lutter contre les addictions, que le chef d’établissement du lycée Léonard de Vinci découvre. Enthousiasmée par les objectifs de ce programme, l’équipe décide de s’y engager. La formation ne vise pas le soin à proprement dit des addictions, mais plutôt à faire en sorte que les jeunes se sentent le mieux possible pour ne pas éprouver le besoin de consommer. L’idée d’aider chacun à « trouver sa route pour prendre sa vie en main », annoncé dans le programme, achève de convaincre les enseignantes.
Cette formation (huit journées dans l’année) est pour toutes une révélation. C’est en effet une véritable prise de conscience du peu de place laissée aux émotions dans le cadre professionnel – et simultanément du besoin de les exprimer- et une conviction forte que les CPS peuvent être un levier, une clé pour aider leurs élèves. Par leur forme expérientielle, les ateliers CPS touchent l’individu autant que l’enseignant, qui éprouve des émotions dans les situations proposées, qui interroge sa posture, s’ouvre à de nouveaux positionnements, en bénéficiant de l’empathie collective. Cette formation bouleverse la posture professionnelle ces enseignantes, qui entrevoient la possibilité de guider leurs élèves au-delà des savoirs à transmettre et envisagent de développer les aptitudes psycho-sociales de l’individu-élève pour l’aider à donner du sens à sa présence à l’école.
Fortes de cette expérience ressourçante et inspirante, les trois « drôles de dames » -comme les appelle leur proviseur - élaborent le projet “
I feel good”.
De la pratique en ateliers un enseignement qui favorise le bien-être et la citoyennetéL’atelier “
I feel good” est inscrit à l’emploi du temps des élèves de certaines classes (5 à 6 classes par an), un courrier est envoyé aux parents pour le présenter.
Les élèves y apprennent :
• à gérer leur stress,
• à remettre en question des préjugés,
• à prendre du recul sur eux-mêmes,
• à respecter les différences,
• à vivre en groupe.
Ils développent leur confiance en soi. Le recul réflexif est accompagné pendant la séance : le temps de verbalisation, fait partie du dispositif de chaque activité. Il est également approfondi par des documents à remplir à la maison. Et les résultats sont, dès le début de l’expérience, probants en termes de climat scolaire. Cela permet dans la classe une appréhension plus sereine des conflits, une attention accrue aux relations interpersonnelles, et l’installation d’un cadre sécurisant et partagé.
Inscrit dans le projet d’établissement le dispositif se pérennise : il est présenté aux portes ouvertes et un nombre croissant d’élèves de seconde peuvent en bénéficier.