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Prendre le temps d’accueillir les élèves pour faire de l’école un lieu de réalisation de soi

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Constat de départ : En tant qu’enseignants, nous sollicitons très souvent l’implication des élèves. Elle semble nécessaire pour assurer leur réussite à l’école. Or, cette compétence attendue implicitement ne donne pas lieu à un véritable apprentissage : des compétences transversales, des savoir-être, peuvent être considérés comme des préalables alors même qu’ils sont à construire. Il en est de même pour l’autonomie, par exemple. Comment construire l’apprentissage de cette compétence d’implication avec les élèves ? Depuis plusieurs années, dans notre lycée, les élèves de seconde bénéficient d’une journée d’accueil qui vise à une bonne intégration dans les lieux et dans la classe. Il nous a semblé intéressant de transformer cette journée en un temps de réflexion plus long pour former les élèves à devenir acteurs de leurs apprentissages, à donner du sens à leur présence au lycée.

Le projet :

    Sur une période de deux à trois semaines, lors des créneaux du cours de français  et d’aide personnalisée, il s’agit de commencer à construire avec eux une posture réflexive pour les aider à s’engager dans les apprentissages à venir. En outre, c’est une manière de les initier aux grands enjeux de notre discipline : se chercher, se construire, parler de soi, se représenter tout en développant des compétences d’expression (écrire-réécrire, faire preuve de créativité), d’interprétation, d’argumentation et de prise de parole face à la classe. 
 

L’implication des élèves : une compétence qui s’enseigne et qui s’apprend

   Nous avons cherché à proposer aux élèves des activités leur permettant de prendre conscience de la manière dont leur posture en classe donne une indication sur leur engagement dans le travail. En les invitant à observer des élèves dans des situations de classe (à travers des supports filmiques ou textuels) nous souhaitions les amener à se questionner :  Quel genre d’élève suis-je ? Puis-je m’identifier à certains comportements ? Quelles postures nuisent aux apprentissages ? Comment les faire évoluer ? La réflexion s’est enrichie de questionnaires sur leurs pratiques de travail, de l’élaboration de leur propre portrait d’élève, de la formulation de leurs représentations sur l’école et le rôle des enseignants. Progressivement s’est dessiné, au cours des échanges et de la prise de recul de chacun, le portrait de l’élève impliqué et qui donne du sens à sa présence à l’école.

Faire surgir l’écart entre l'idéal et la réalité, du côté de l’élève comme celui de l’enseignant, permet de construire une relation de confiance ajustée à la réalité.

 

S’affirmer et coopérer avec les autres

   Favoriser une parole sincère, libérée des discours stéréotypés, nous paraît essentiel pour construire de manière authentique la place de chacun dans la classe au-delà de l’aisance des uns ou de la timidité des autres. Il s’agit d’enrayer les habitudes d’effacement de soi ou des postures de distance dans les apprentissages que nous observons bien souvent. Il nous a alors paru pertinent de proposer des activités créatives pour permettre l’expression de soi (contraintes stimulantes d’écriture, prise de vues photographiques…) par lesquelles tous les élèves peuvent exprimer leur sensibilité et trouvent ainsi des appuis pour prendre confiance en eux au sein du groupe. Enfin, nous nous sommes attachées à choisir des dispositifs qui favorisent la coopération et la prise de parole face au groupe.

 L’aboutissement de ce parcours d’accueil réside dans l’élaboration collective de la carte heuristique de la compétence « s’impliquer ». Construite par les élèves, elle est un outil destiné à objectiver les descripteurs de la compétence et peut servir de cadre de référence entre les élèves et leurs professeurs. (voir pièce jointe)


 La démarche suivie : le parcours d’accueil (voir le descriptif,  les documents-élève des séances en pièces jointes)

 Des exemples de production :

  • Le sens de l’école dans les 2 classes
  • Les cartes mentales de la compétence s’impliquer
  • Le diaporama des photographies (Séance « Des lieux, un regard »)

Pour prolonger le parcours d’accueil

Pour poursuivre le travail initié et l’inscrire dans un véritable processus d’apprentissage nous avons imaginé deux dispositifs : 

  • Le cahier d’aide personnalisée : il collecte toutes les activités menées dans le cadre de l’AP qui visent principalement à développer la connaissance de soi, le recul réflexif (métacognition) pour favoriser l’implication dans les apprentissages et la construction progressive du projet d’orientation.
  • L’évaluation trimestrielle de la compétence s’impliquer dans le bulletin : elle passe par une auto-évaluation de l’élève suivie d’un échange avec l’enseignant afin de croiser les regards, d’analyser les causes des difficultés et d’envisager des axes de progrès. (Voir en pièce jointe le document auto-évaluation de la compétence "T1 Auto-évaluation - Bilan sur mon implication Mi - trimestre")

Bilan

 Cette expérience menée dans deux classes nous a permis d’atteindre les objectifs visés :

  • Créer un climat de classe solidaire, favorable aux apprentissages, pour tous.
  • Mettre au cœur de la formation des élèves la question de l’implication, comme levier pour les accompagner dans les apprentissages et la connaissance d’eux-mêmes.
  • Construire une relation de confiance avec le professeur, qui favorise les échanges et des temps de co-évaluation fructueux
  • Favoriser des choix constructifs d’orientation en classe de première

 
Pour l’année scolaire à venir, nous envisageons plusieurs pistes de travail :

  • Faire construire aux élèves des échelles descriptives qui leur permettent de se positionner sur les piliers de la compétence s’impliquer : se concentrer, donner du sens, s’affirmer, coopérer, être autonome. Nous mettons alors en relief l’importance d’incarner par des indicateurs la compétence très générale, l’importance aussi de pouvoir construire une véritable progressivité. Cela peut aussi nourrir certaines compétences du livret scolaire à partir de la 1ère
  • Développer encore davantage des temps d’entretiens individualisés enseignant-élève que le contexte d’enseignement hybride a parfois rendu difficile à mettre en œuvre.
  • Créer avec les élèves la carte mentale des compétences propres au français qui mettrait en relief l’importance de l’implication.

 

Un parcours réalisé avec deux classes de seconde au lycée Touchard-Washington

 

Emmanuèle Albert-Debec et Sophie Le Guiet 

 
 

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