numérique et enseignement

Une lecture et une analyse de l'enquête sur l'usage du numérique par les enseignants de SVT vous est proposé. Le pourcentage de réponse est important et marque ainsi les tendances des  pratiques du numérique chez les enseignants de SVT. De plus, ce décryptage offre et ancre les bases des attentes de nos collègues dans ce domaine.

Frédéric COLINEAUX : IATICE SVT

L'usage des pratiques numériques reste bien ancré dans les pratiques de SVT et ceci historiquement par l'utilisation de l'EXAO. Les outils numériques de façon plus large favorisent les apprentissages et l'animation des cours. Les multiples outils numériques (vidéoprojection, flexcam, vidéomicroscopie..) et les nombreux logiciels ou applications disponibles facilitent la modélisation, la visualisation, le traitement des informations et des données, la communication et s'imposent comme des outils indispensables pour assoir la démarche scientifique et la méthodologie associée. L'usage du numérique fait donc aujourd'hui partie intégrante de l'enseignement des SVT.

Les ressources pédagogiques créées avec des outils numériques sont propices aux échanges entre collègues. 58,2% des enseignants avouent partager des informations. L'intérêt d'une mutualisation des ressources semble une évidence tant dans l'intérêt des élèves que celui des enseignants.  Le travail en équipe favorise l'harmonisation des enseignements au sein d'un établissement, offre un regard critique sur ses propres pratiques et présente un avantage notamment en participant à la qualité des productions ainsi mutualisées.
Les échanges d'activités, de TP, d'exercices, d'aides méthodologiques, d'évaluations permettent aussi  d'identifier à l'occasion des démarches pédagogiques nouvelles à mettre en oeuvre.
  Il n'en demeure pas moins que 40% des enseignants ne les partagent pas. La nature rurale de notre académie fait que dans de nombreux établissements les effectifs d'élèves s'avèrent insuffisants pour assurer le service d'au moins deux professeurs de SVT. Même si leur volonté est grande de partager, les réalités locales les en empêchent...
L'ENT E-lyco pourrait avoir un impact positif sur ce partage en favorisant la mutualisation.
Le partage sur le site académique de nantes reste marginal (6,6%). Cependant, la nouvelle rubrique "mutualisation" offerte uniquement aux enseignants de SVT de l'académie de Nantes, peu connue, voit un nombre grandissant de ressources lui parvenir.

Les ressources numériques créées servent dans la majorité des situations à une utilisation bivalente,  autant dans le but d'animer un cours que de placer les élèves en situation d'acteurs. Une proportion non négligeable d'enseignants ne réinvestissent pas leurs compétences pour un usage pédagogique plaçant les élèves en situation d'apprentissage devant des supports numériques personnels.

98,3% des enseignants cherchent des objets à inclure, ressources qui seront autant de supports pour animer les cours et construire les séances. La forte proportion d'enseignants qui privilégient les scénarios ou pistes de travail plutôt que des cours "clé-en-main" est à relever. Cela confirme qu'ils prennent du recul face aux multiples ressources numériques dont ils peuvent disposer sur internet, préférant ainsi se positionner comme acteur et bâtisseur  de leur pédagogie. Cela met aussi en évidence le besoin important de diversité des ressources pour mieux les adapter à leurs pratiques.

Les sites d'éditeurs ne rencontrent pas un grand succès auprès des enseignants : les ressources mises à disposition demeurent peu nombreuses et d'un intérêt pédagogique discutable. Les enseignants de SVT préfèrent consulter des sites gratuits (institutionnels ou non) qui proposent davantage de ressources, plus étoffées. Les sites institutionnels proposent l'assurance de s'inscrire dans l'esprit des programmes, ce qui se veut rassurant dans sa propre recherche de conformité face à la mission d'enseignant.

96% des enseignants trouve de l'intérêt dans les ressources proposées par les sites cités. Eduscol propose un moteur de recherche "Edubase" qui indexe la plupart des productions académiques.

La demande de ressources est forte dans les domaines d'aide individuelle de l'élève (rythmes, accompagnements, implications dans les activités..). Ces aspects de la pédagogie semblent plus que jamais constituer un point  de fragilité.

97,1% des enseignants utilisent un videoprojecteur lors de leurs séances : les dotations de la région pour les lycées, du conseil général pour les collèges et les fonds propres des établissements permettent l'investissement nécessaire à la généralisation de l'installation de ces dispositifs de visualisation collective dans toutes les salles.
En ce qui concerne l'usage des outils EXAO : sachant que leurs usages sont généralisés au lycée, que la proportion des enseignants de lycée représente 45% des personnes interrogées, nous pouvons donc estimer que l'ensemble de ces enseignants a répondu positivement à cet item. Par déduction, nous pouvons donc émettre l'hypothèse que seul 10% des enseignants de collège utilisent ce type de matériel. Rien d'étonnant quand on connait le coût de ces dispostifs et le peu de moyen dont disposent les collèges pour en acquérir. Les dernières dotations (système d'acquisition portatif de type VTT) datent, leur obsolescence est réelle et leur remplacement demeure soumis aux seules contraintes financières.