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comment devenir "expert" ?

L’équipe de la Segpa voulait d’abord reconnaître officiellement leurs compétences. C’est le fonctionnement de la méthode Pidapi qui a été retenu (Parcours Individualisés Des Apprentissages en Pédagogie Institutionnelle). Le site officiel Pidapi donne de précieuses informations pour en savoir davantage1.
Chaque élève s’inscrit pour suivre le cheminement qui le conduira à la validation d’une compétence. S’ensuivent les séances de préparation en respectant l’organisation de chaque fiche.

Au recto :

a) Identification de ce que l’on maîtrise ("Ce que je sais faire") : cette première étape est à la fois rétrospective (repérer ce que l’on sait sur une compétence donnée) et prospective (planifier le travail à fournir). Présentée en trois degrés de difficulté (identifiés par des astérisques), cette étape renvoie directement à l’étape "Entraînement".

b) Phase de rappel de l’institutionnalisation : définitions, technique opératoire, …

c) "Conseils" : ce point précise ce qu’il faut retenir. L’enseignant peut y glisser des astuces facilitant l'apprentissage de la compétence (moyens mnémotechniques, conseils de prudence, …). Des exemples illustrent cette étape afin d’expliciter la procédure à suivre.

d) Exercices d’entraînements : les élèves ont à réaliser huit exercices autocorrectifs de difficulté progressive afin de se confronter en situation à la compétence visée et de se responsabiliser face à son apprentissage. Tout élève en difficulté peut bénéficier d’une aide (tuteurs ou enseignant). (insérer ici photo : "appel à un expert").

Au verso :

e) Brevet : exercice de validation de la compétence réalisé uniquement après succès aux étapes précédentes et sur inscription. Les enseignants de Craon ont donné un caractère officiel à ce test : on ne peut le passer que deux fois par an sur une même compétence. L’épreuve se déroule aux bureaux "Brevets" et non où l’on veut dans la classe.
Élève passant son Brevet
 
f) La correction des exercices proposés aux étapes a) et d).

"Sur les huit exercices d’entraînement, précise Cyrille Addadi, chaque élève a le choix d’en faire huit, sept voire aucun selon ses besoins sur la compétence. Quand il est parti sur la phase d’exercices, s’il a une difficulté, il peut faire appel à un expert qui a validé la compétence auparavant. Et, à l’issue de cette phase, quand il se sent prêt, il passe ce que l’on appelle un "Brevet" qui valide aux yeux du professeur l’acquisition de la compétence chez l’élève. Deux tentatives par an, ce qui fait huit jusqu’à la fin de la troisième".

La validation d’une compétence permet une reconnaissance affichée dans la classe.
Conscient des conséquences des résultats sur le parcours de chacun des élèves de Segpa, Cyrille Addadi ajoute : "Nous avons également réfléchi à l’incidence de la note : comment enlever les notes ?". Il s’autorise même à parler d’ambition pour ses élèves : "Un élève qui se montre ambitieux pourrait donc viser de dépasser le nombre requis pour le CFG dès la fin de quatrième et aller vers des compétences du socle au niveau cycle quatre. Cela demande une différenciation et donc un travail d'équipe important".
En cas d’insuccès à un brevet tenté, l’élève doit analyser ses erreurs en remplissant une fiche spécifique qui permet d’interroger son insuccès2. (mettre ici lien vers fichier pdf "Brevets ratés") Il la soumet au professeur qui le guide dans un travail de remédiation de l'erreur en fonction de celle-ci et lui apporte une aide pour faire émerger les raisons de son échec. L'élève a alors une deuxième chance pour l'année. Il en aura de nouveau deux l'année suivante (donc huit chances sur les quatre ans par compétence).
S'il le réussit, il le note dans le tableau des experts affiché en classe. Il pourra alors être appelé par un élève éprouvant des difficultés sur cette compétence. Il note également dans son plan de travail au crayon indélébile de la couleur correspondant à sa classe. En parallèle, l’enseignant remplit le livret scolaire de l’élève.

Ce dispositif favorise la prise en compte des potentialités individuelles, différencie et personnalise le parcours scolaire de chacun, tout en offrant une dynamique de réussite à des élèves dont le parcours antérieur a été laborieux. C’est aussi un autre regard que l’on va porter sur l’évaluation : elle permet d’accéder à un statut (celui d’"expert") et non d’être stigmatisé.


1. Pour en savoir plus, on peut consulter un article échanger qui propose une brève explication de PIDAPI.
2. Ici, les enseignants ont fait le choix de demander aux élèves de renseigner deux fois les mêmes rubriques pour solenniser cet acte et favoriser le questionnement personnel.

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