L’initiation du travail se fait en classe entière. Les élèves découvrent la séquence à partir de documents proposés par l’enseignante. Elle leur précise également les points du programme ciblés et les compétences travaillées dans la perspective de leur réussite au baccalauréat. Puis, chaque élève va se lancer dans le travail en autonomie en suivant sa feuille de route où les activités progressives sont à réaliser dans l’ordre. Pour chaque activité, l’enseignante propose deux niveaux de réalisation :
apprentice ou
expert. Les élèves ont connaissance qu’il y a correspondance entre le niveau
expert et B1/B2 (attendu au baccalauréat), comme entre le niveau
apprentice et A2/B1
4. Lors des évaluations, le niveau
apprentice correspond à une note maximale de 12/20. “Le guidage des documents est plus serré lorsqu’ils choisissent le niveau
apprentice, explique l’enseignante. Par exemple, pour une compréhension de texte, l’élève va résumer ce qu’il a compris du texte sans aide (
expert) ou en répondant à des questions (
apprentice).” L’élève choisit son niveau, l’objectif principal étant de réussir l’activité. “Le niveau
apprentice favorise la réussite et participe à restaurer la confiance, poursuit-elle, mais il est essentiel de rappeler régulièrement les attendus pour le baccalauréat, il faut rassurer sans leurrer.” Au bout d’un certain temps, peu d’élèves se contentent du niveau
apprentice. Ils alternent par exemple les deux niveaux selon la dominante de l’activité, après avoir mieux cerné leurs points forts et leurs difficultés. Parfois, un élève choisit le niveau
apprentice car il est fatigué par exemple, mais dans tous les cas le lycéen est en activité. Les fiches d’aide sont à disposition sur le padlet et en format papier en classe tout comme les corrections des exercices. L’objectif est d’assurer un confort maximal à chacun pour qu’aucun obstacle matériel, susceptible de briser la motivation du jour, ne vienne perturber la mise au travail. De même, si le téléphone est autorisé pour se connecter au padlet, L. Monfleur utilise un répartiteur multijack pour permettre si nécessaire (téléphone déchargé, oublié) de se connecter à un ordinateur dans la classe. L’ensemble des ressources permet le
travail en autonomie et l’avancée de chacun à son rythme en assumant des choix de niveau et de modalités de travail parmi celles qui sont proposées (seul, en binôme, avec l’aide du professeur, en s’enregistrant...), y compris pour réaliser les évaluations intermédiaires ou certaines activités orales. Ces choix personnels apportent de la sécurité aux lycéens.
La durée de chaque activité n’est volontairement pas indiquée. Cela permet à chacun d’aller à son rythme, passant plus ou moins de temps sur une activité selon son aisance en expression écrite, orale ou encore en mémorisation de vocabulaire. Cette régulation du temps se fait assez naturellement mais le principe de cette pédagogie est bel et bien pour le professeur d’envisager un fonctionnement de classe où les élèves travaillent en asynchronie. Ce n’est pas un obstacle car, durant les séances, le professeur est totalement disponible pour venir aider individuellement les élèves. Cette liberté s’exerce cependant dans un cadre, celui de la
roadmap, et selon un cap : deux séquences sont réalisées chaque trimestre. Par ailleurs, à chaque
step est associé un court temps institutionnel en classe entière lors duquel l’enseignante rappelle, réexplique, reformule les notions qui sont ensuite écrites dans la
mindmap. C’est une carte mentale associée à la séquence sur laquelle on inscrit au fil des activités tous les apprentissages nouveaux (notions grammaticales, vocabulaire, connaissances sur le sujet de la séquence etc.) nécessaires pour réaliser la tâche finale. L’enseignante a connaissance de l’avancée des travaux de chacun(e) et propose ce temps dès que le
step est franchi pour tous. La souplesse associée au travail autonome n’est nullement contradictoire avec le cadrage temporel puisque les élèves sont tous en activité et avancent dans leur travail. Et c’est bien ce que suit et accompagne de près leur enseignante qui place la gestion des rythmes variés des élèves au cœur de son dispositif.