Pour ce qui est des
ateliers construits durant ces une à trois heures hebdomadaires, S. Monerie s’est appuyée sur la volonté de diversifier les apprentissages, les supports et les propositions faites aux élèves pour qu’ils puissent retrouver sens et motivation à leur présence au collège. Une palette d’activités mettant en avant les talents manuels, artistiques, créatifs, ludiques des élèves ou ayant des visées éducatives et citoyennes constituent les propositions. Certains de ces ateliers reposent sur l’investissement et les compétences des personnels de l’établissement. Ce peut être des séances de cartographie, avec une enseignante inscrivant des classes de l’établissement chaque année au concours
Carto de l’Anjou, un atelier cuisine avec la cheffe cuisinière de l’établissement, un atelier consacré aux expériences amusantes et instructives que l’on peut faire en SVT par un enseignant de la discipline ou un atelier menuiserie avec un enseignant de mathématiques ayant des connaissances dans ce domaine. L’infirmière scolaire de l’établissement et la Psychologue Éducation nationale animent un
atelier sur les compétences psychosociales, pour apprendre aux élèves à mieux se connaître et à réfléchir et construire leur posture d’élève et d’adolescent en devenir. D’autres ateliers font appel à des intervenants extérieurs, comme l’activité BD avec l'Atelier Kawa de Mazé (49). A noter aussi que si une majorité d’ateliers, notamment assurés par les personnels de l’établissement, sont reconduits d’année en année, certains peuvent changer d’une année sur l’autre.
À ce jour, le projet Cap Confiance est financé essentiellement par des HSE pour ce qui concerne les interventions d’enseignants, et par le FSE pour les intervenants extérieurs. Cela implique donc, d’une part, de trouver des intervenants proposant des tarifs modérés, d’autre part, des arbitrages financiers au sein de l’établissement pour mettre en avant et défendre ce projet.
Pour ce qui est du bilan, S. Monerie souhaite pour la première fois cette année faire un bilan de fin de session avec les parents, au collège, lors d’un moment convivial autour d’un goûter. Mais elle observe déjà que désormais, certains élèves viennent d’eux-mêmes lui demander de bénéficier de ce projet. S. Douet, l’infirmière, souligne également l’influence de l’atelier sur le bien être des élèves au collège et le climat scolaire de l’établissement : “Les élèves viennent avec plaisir aux ateliers parce qu’ils sont pris en considération de manière plus personnelle qu’en classe. La dynamique de groupe s’installe au fil des séances et les collégiens d’un naturel plus réservé parviennent à prendre la parole et même à être force de proposition, dans les jeux de coopération par exemple.” M. Duceux, principal adjoint, ajoute que si l’on peut difficilement évaluer l’orientation des élèves à l’aune de Cap confiance, les élèves passés par le dispositif sont moins absents et globalement plus investis dans leur scolarité. Et de conclure, “ce qui importe c’est que Cap confiance aide les élèves à trouver un sens à leur scolarité, quelle qu’elle soit”.
Par ailleurs, lors de la réunion de présentation des ateliers aux élèves inscrits à la première session, la parole s'est libérée grâce à une décrocheuse de 6e qui a avoué sa peur panique de venir au collège. Cela a été l’occasion pour S. Monerie d’entendre des paroles et des échanges forts. Un élève a pu dire : “Moi si je suis allé à Cap confiance c’est que j’ai peur de venir au collège chaque matin”. Cette intervention a pu libérer en quelque sorte la parole de plusieurs élèves de la classe qui ont pu s’exprimer eux aussi. Par ailleurs, la coordinatrice du projet tire un bilan positif de l’évolution du projet depuis 4 années : “Au départ certains élèves qui participaient à Cap confiance pouvaient être un peu stigmatisés par leurs camarades, alors qu’aujourd’hui ce sont parfois les élèves qui viennent me voir et sont volontaires ; et plus personne ne se moquent, au contraire si un élève oublie les autres le lui rappellent.” Le parcours est donc bien perçu désormais comme un projet faisant sens et motivant pour les élèves au sein de l’établissement.
Cela est renforcé par la volonté de valoriser les élèves et le travail fait dans certains des ateliers au moins : ainsi les nichoirs ont été installés au sein du collège, le Graf réalisé est visible sur un mur du collège par tous, des planches de BD réalisées avec un intervenant ont été encadrées et montées en une exposition itinérante au sein du collège (salle des professeurs, foyer…). Enfin si une première expérience de réunion des familles des élèves ayant participé aux ateliers dans l’année n’a pas connu de succès l’an dernier, la volonté de renouveler l’expérience avec un temps plus convivial est en projet. Concernant les évaluations plus normatives, l’engagement volontaire des élèves dans le projet et le parcours éducatif sont mentionnés pour certains élèves, notamment pour soutenir des dossiers pour une orientation en troisième prépa-métier ou en MFR.
Cette expérience, qui certes repose sur des personnes volontaires et sur des choix financiers à budget constant, semble toutefois être source de dynamisme à un double niveau : permettre de mettre en avant le rôle éducatif, pédagogique et les talents de toute la communauté éducative du collège, des enseignants à l’infirmière en passant par la cuisinière et les AED, et de permettre aux élèves d’avoir un espace, un temps et un projet qui élargit le spectre des savoirs et des savoir-faire dispensés et reconnus à l’école.