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numérique et enseignement

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enseigner à l'ère numérique

en langues vivantes

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  1. Le professeur de LV, grand utilisateur de ressources numériques

Depuis de nombreuses années, l'enseignant de LV est un grand utilisateur de ressources numériques iconographiques, audio et vidéo. Cette tendance va certainement s'accentuer dans les années à venir puisque ces ressources seront de plus en plus abondantes, plus faciles à capter et surtout plus faciles à utiliser en accès direct, en classe, avec l'arrivée dans les établissements du très haut débit.
L'exposition des élèves à la langue authentique va s'accroitre et on peut espérer que l'enseignement et l'apprentissage des LV seront encore plus efficaces.
Dans sa pratique professionnelle, le professeur de langue vivante va utiliser de plus en plus d'outils et ressources numériques à différents niveaux et en des lieux différents :
  • à son domicile pour la préparation de ses séquences pédagogiques qu'il faudra rendre les plus variées et attrayantes possibles pour susciter la curiosité des élèves et maintenir leur intérêt et leur motivation ; pour l'évaluation des productions orales réalisées dans des ateliers ou à l'aide de dictaphones numériques ou de baladeurs-enregistreurs ;

  • en classe avec des équipements comme le vidéo-projecteur numérique interactif dont l'usage va devenir de plus en plus fréquent et va faciliter la mise en oeuvre d'activités langagières à partir de l'observation de situations réelles, et donner aux élèves la possibilité de relever des informations culturelles à partir de supports de plus en plus variés et authentiques. Pour éviter le danger du retour à la pédagogie frontale, les élèves devront cependant pouvoir disposer d'outils (souris et clavier Bluetooth, tablette, ... ) pour intervenir directement sur ce qui est projeté. L'utilisation du VNI ne sera justifiée que si elle permet de favoriser l'apprentissage communicatif et l'interaction au sein de la classe ;

  • dans des « ateliers » équipés et dédiés aux LV pour des travaux individuels ou des travaux de groupes d'écoute et de production orale ou écrite.

2. Une présence plus discrète de l'enseignant

L'enseignant de LV va beaucoup travailler en amont du cours pour proposer à ses élèves des séquences incluant des activités de plus en plus diversifiées. Il s'attachera à proposer en classe des situations de communication en interaction.
Une plus large part sera accordée à l'entrainement et à l'évaluation de la compréhension orale et de l'expression orales, activités langagières qui, par le passé, ont été quelque peu laissées de côté, faute de moyens. Le numérique va largement faciliter la mise en place d'activités pédagogiques permettant de développer ces compétences, en particulier avec l'utilisation de plus en plus fréquente des appareils mobiles (baladeurs, dictaphones, tablettes, ...) en classe ou hors de la classe.
Les échanges entre enseignants et entre les élèves de pays étrangers vont également se développer avec l'arrivée de l'Internet très haut-débit dans les établissements et le développement de matériels et logiciels de visio-conférence simples et performants. Ces échanges en direct, dans la langue étrangère, vont non seulement donner du sens à l'apprentissage de la langue mais permettre d'élargir les connaissances linguistiques et culturelles des élèves.


3. Des élèves plus autonomes et de nouvelles stratégies d'apprentissage

Les équipements en appareils mobiles dont vont disposer les élèves en classe de LV et à leur domicile et le développement des ENT, qui vont grandement faciliter les échanges de documents multimédias, vont amener le professeur de LV à proposer à ses élèves de nouvelles formes de travail individuel et de développer l'enseignement à distance. Par exemple, l'écoute ou le visionnage de documents audio ou vidéo sur baladeur ou tablette qui amèneront à la rédaction de comptes-rendus écrits ou à l'enregistrement de productions orales.
Il ne s'agira cependant que de mettre en pratique et approfondir ce qui aura été mis en oeuvre en classe dans l'échange communicatif. La classe restera l'espace privilégié pour la communication en interaction.


4. Plus-value pédagogique ou fuite en avant technologique ?

Les outils et ressources numériques seront de plus en plus au coeur des apprentissages et de la performance en langues vivantes.
Cependant, l'enseignant devra savoir parfaitement analyser l'utilité réelle des outils qui lui seront proposés et être capable de les contrôler. Il ne devra pas se laisser guider par l'attrait de la nouveauté ou aveugler par les performances technologiques et ne devra pas oublier que l'outil doit être au service de la pédagogie et non l'inverse. L'enseignant devra agir et utiliser ces nouveaux outils de manière raisonnée, sans perdre de vue ses objectifs. Il ne devra pas céder à la pression du marché et à la force du marketing mais devra être capable de juger rapidement si l'outil offre une véritable plus-value pédagogique.
On peut déjà s'interroger sur la pertinence de certains dispositifs mis en place à grande échelle dans certains départements et qui consistent à équiper massivement les élèves de tablettes tactiles. Ne sommes nous pas actuellement en train de commettre les mêmes erreurs que par le passé en investissant massivement dans des équipements couteux, fragiles et aux applications pédagogiques pour le moment limitées, sans véritable analyse et surtout sans consultation et formation des enseignants ?
Ces outils seront certainement utiles aux professeurs et aux élèves mais on doit, à mon avis, d'abord les faire tester par les enseignants et les adapter à l'enseignement avant investissement massif.
De même, la seule plus-value vraiment mise en évidence par les premières analyses des expérimentations « tablettes », type Ordi Collège, est l'allègement du cartable des collégiens ! En effet, on peut y stocker les manuels numériques (s'ils sont adaptés à l'affichage des tablettes !), des dictionnaires, utiles en LV, mais est-ce suffisant pour généraliser la distribution de tablettes ?

J'ai lu avec intérêt cet article intitulé Too cool for school: 7 reasons why tablets should NOT be used in education dont on peut trouver une traduction sur Framablog. On peut également consulter le dossier mis en ligne sur Eduscol qui n'est guère convaincant. On semble, pour le moment, principalement s'évertuer à essayer de trouver un intérêt pédagogique à cet outil pour justifier l'investissement.
Philippe Dudoué - IADNP - LV Académie de Nantes - Janvier 2014
 

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