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enseigner à l'ère numérique

en documentation

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Réalités et prospectives à partir des textes officiels (antéchronologique)

La question sous-jacente posée est celle de l'évolution et des changements induits par l'environnement. L'environnement numérique est de plus en plus présent et touche toutes les activités humaines (sociales, économiques, culturelles aussi bien collectivement qu'individuellement) et investit notre réalité.

L'école en tant qu'institution est déjà bousculée dans ses modalités (temporalités, rapport enseignant/enseigné, notions et concepts nouveaux, objets et supports nouveaux de connaissance et de production). Il est donc nécessaire de réfléchir à ses fonctions de transmissions, quelles connaissances, quelles compétences transmettre ?

D'une part, affirmer sans doute le rôle nécessaire de l'enseignant en charge de la transmission et repousser toute illusion sur une délégation technologique aussi performante soit-elle. D'autre part, assurer un enseignement collectif important en proportion (une individualisation à l'extrême perdrait l'humanisme intrinsèque à tout apprentissage et transmission culturelle).

Le professeur-documentaliste

1. « Référentiel de compétences des enseignants (25/07/2013) / compétences
spécifiques aux professeurs documentalistes »

Trois axes professionnels spécifiques sont réaffirmés :

1.1 « Compétences spécifiques aux professeurs documentalistes, enseignants et maîtres d'oeuvre de l'acquisition par tous les élèves d'une culture de l'information et des médias »

Si ce libellé est déjà ancien, aussi bien pour les enseignants documentalistes que pour les professeurs de lettres et d'histoire-géographie, la nature des connaissances et compétences est bouleversée par le numérique. Il suffit d'évoquer la part respective des supports des médias traditionnels, imprimé, radiophonique et télévisuel et des médias numériques en la croisant avec
l'évolution des usages. En effet, les caractéristiques et particularités de chaque média sont importantes et la multiplicité des accès à l'environnement médiatique est plus complexe.

L'acquisition d'une culture critique est nécessaire dans le but de former des NUAGE DE TAGS SUR LITTERATIEcitoyens numériquement augmentés. Ces compétences en littératie médiatique sont aussi bien informationnelle, technique que sociale et se déclinent en tâches fondamentales : lire, écrire, naviguer, organiser.

Le professeur documentaliste propose ou co-organise des actions de formation
(particulièrement innovantes) à destination des élèves. Dans d'autres textes cet objectif se nomme EMI (éducation aux médias et à l'information).

L'information numérique produite, le stockage de contenu de même que les flux de communication (plus nombreux et fractionnés) augmentent de manière exponentielle. La dimension numérique permet dorénavant à chacun d'être producteur (individuellement et/ou collectivement). Les compétences informationnelles sont plus nombreuses et vont de la discrimination de
l'information
(recherche, tri, hiérarchisation et sélection) jusqu'à la production et la communication.

litteratie numériqueLe numérique, en permettant d'être producteur et diffuseur d'information, a modifié et complexifié ces questions en élargissant les connaissances nécessaires, par exemple en terme réglementaire et législatif.

Dans le système éducatif, le professeur documentaliste doit contribuer à sa mise en oeuvre mais aussi, pour aller plus loin, pourquoi pas être responsable de sa mise en oeuvre (transversale) dans l'EPLE auprès du chef d'établissement.




1.2 « Compétences spécifiques aux professeurs documentalistes, maîtres d'œuvre de l'organisation des ressources pédagogiques de l'établissement et de leur mise à disposition »

  • « Mettre en œuvre la politique documentaire de l'établissement qu'il contribue à définir »
La politique documentaire, lancée en 2004, a été une réponse à l'environnement reseau fluxnumérique devenu réalité incontournable. Elle s'appuie d'une part sur les réseaux d'établissement, eux-mêmes connectés au réseau internet et remet en cause d'autre part le CDI comme lieu exclusif (le fameux « centre ») de la documentation pour mieux mettre en perspective un système d'information dans lequel la proportion du support numérique augmente aussi bien que la multiplicité des accès. L'ingénierie que cela suppose, aussi bien que les connaissances et compétences professionnelles nécessaires caractérisent une mutation professionnelle encore sans doute mal définie et reconnue.

  • « Assurer la responsabilité du centre de ressources et de la diffusion de l'information au sein de l'établissement »
Si un lieu de ressources perdure c'est en raison de la permanence des supports matériels (livres, périodiques, DVD...) mais aussi d'un lieu spécifique d'accès aux terminaux de consultation, recherche et production que sont les postes informatiques.
La consultation des ressources peut donc se faire aussi bien de l'établissement que de l'extérieur et c'est donc les accès usagers (professeurs ou élèves) qui sont plus complexes à organiser.
Ces accès sont à organiser par un catalogue en ligne (OPAC), dans un environnement numérique de travail (ENT) avec son portail documentaire spécifique.
De nouvelles questions et savoirs faire professionnels se posent
(nous citerons ici par exemple la mise en œuvre des ressources numériques gratuites et celles payantes soumises à licences, mais aussi la question de l'archivage numérique ...).


La diffusion sélective de l'information (DSI)

architecture numeriqueSi le professeur documentaliste contribue traditionnellement à la diffusion de l'information, l'environnement numérique a modifié la nature et les moyens de celle-ci. La messagerie électronique permet de communiquer à chacun, à des membres de listes de diffusions pré-constituées très variées, et d'être également un filtre professionnel face à la quantité d'information reçues par l'établissement. La DSI s'effectue aussi sur des espaces numériques en fonction d'une population ciblée. C'est donc le choix et l'articulation de ces flux et espaces qui permet d'organiser un système d'information.


  • La lecture comme vecteur de nombreux apprentissages est importante dans notre système éducatif. La question de la lecture numérique interroge les professeurs documentalistes aussi bien que les bibliothèques publiques. Le numérique modifie les anciens rapports :

      • Le rapport aux supports de lecture numérique aussi bien technique que pédagogique (la lecture à l'écran, le prêt de liseuse, la lecture des formes d'écriture,les licences, abonnement papier ou numérique, les incidences financières...) ;

      • Le rapport à l'usager. L'environnement numérique donne un accès personnel à l'usager avec un « compte utilisateur » et des services étoffés d'une part et d'autre part permet au professeur documentaliste d'avoir un rapport plus personnel avec ses usagers par une communication électronique.



1.3 Compétences spécifiques aux professeurs documentalistes, acteurs de l'ouverture de l'établissement sur son environnement éducatif, culturel et professionnel

  • contribuer à l'ouverture de l'établissement scolaire sur l'environnement éducatif, culturel et professionnel, local et régional, national, européen et international
Le professeur documentaliste est une personne ressource dans l'acquisition de ressources documentaires ou pédagogiques . En tant que spécialiste, il accompagne, conseille et contribue à leur mise à disposition dans l'EPLE auprès de ses collègues de disciplines en les accompagnant dans ce nouvel environnement numérique, qu'il provienne des éditeurs, de l'académie, du ministère, du Scéren, de l'ONISEP...

Dans le cadre de l'ouverture de l'établissement, il contribue au contenu de communication du site internet de l'établissement (contribution à la charte rédactionnelle, valorisation de travaux d'élève, sélection et diffusion des informations culturelles locales...).

Le professeur documentaliste contribue à la culture numérique auprès de ses collègues comme auprès des élèves (état de la recherche, Internet sans crainte, logiciels RIP...). Le professeur documentaliste permet souvent une meilleure connaissance par nos collègues de discipline de la législation liée au numérique (droit à l'image, droits d'auteur, type de licence...). Il peut également être sollicité sur ces questions par le chef d'établissement.


2. Vadémécum :

Vers des centres de connaissance et de culture. DGESCO, mai 2012, Eduscol :

« Les centres de connaissances et de culture, dits "3C", sont des projets éducatifs
et pédagogiques à part entière. Ils s'appuient sur les compétences du professeur-documentaliste, qui peuvent s'appuyer sur les CRDP. Les 3C font cohabiter le livre et le numérique. Ils proposent une approche centrée sur la maîtrise de la langue, en tant qu'appui indispensable aux autres apprentissages. »

3C - nouveau cdi3C - nouveau cdi

Les centres de connaissances et de culture décloisonnent les espaces et temps scolaires, pour donner aux élèves plus d'autonomie dans leur parcours. Nous voyons encore ici l'impact des évolutions technologiques. Pleinement ancré dans la société numérique, les 3c répondent à de nouveaux besoins de formation et en partie avec de nouveaux moyens particulièrement numériques.

Document sans nom


3. Le PaCIFI : repères pour la mise en œuvre du Parcours de formation à la
culture de l'information, octobre 2010

Ce texte fait suite et est inclus dans la politique documentaire d'établissement
Pour la première fois un document « cadre » propose une formalisation et une progressivité aux actions de formation des professeurs documentalistes.

« Ce document Repères pour la mise en œuvre du parcours de formation à la culture de l'information, fournit des éléments de réflexion sur l'actualité de cette démarche, sur la place des pratiques au cœur des apprentissages et sur la maîtrise
de la lecture dans la société numérique et face au foisonnement de documents hétérogènes. »

Ce texte précise que le professeur documentaliste organise sa veille professionnelle en prenant en compte les nouveaux outils d'information, de recherche, de veille informationnelle. Les objectifs et compétences visés dans ce texte le sont en dix points :

Besoins d'information / Recherche d'information / Évaluation de l'information / Organisation des connaissances / Bases de données documentaires / Sources organisées du savoir / Centres de documentation et bibliothèques / Médias d'actualité / Moteurs de recherche / Utilisation éthique de l'information


4. Rapport Fourgous 2010

Parmi les 12 priorités et 70 mesures issues de la mission parlementaire Pour réussir l'école numérique, nombreuses sont celles pour lesquelles le professeur documentaliste œuvre.
Citons :
  • « faire évoluer les CDI vers des ECDI (espace de culture, de documentation, et d'information) avec des accès numériques ouverts (mesure 41) »

  • « Créer pour chaque élève un parcours de culture de l'information et de formation à l'information (PaCIFI) pour favoriser son entrée dans le supérieur » celui-ci étant numériquement construit et tracé bien entendu même s'il ne recense pas que des compétences numériques. (mesure 42) »


5. Les politiques documentaires des établissements scolaires. Rapport de M.
Durpaire, mai 2004

Concernant le métier d'enseignant documentaliste, deux éléments nouveaux et principaux sont à retenir dans ce rapport :
  • les réseaux informatiques étant à cette époque en voie de généralisation, de même que la ressource internet, c'est la notion de centre qui est discutée par la notion de système. Même si le nom officiel « CDI » n'est pas abrogé, c'est bien d'un système d'information dont le professeur documentaliste a la charge ;
  • la politique documentaire d'établissement. Partant des besoins de plus en plus importants de ressources documentaires et informationnelles par l'ensemble des disciplines, cette redéfinition s'explique par les réseaux et la numérisation qui décloisonne le CDI. Elle permet également un meilleur investissement des professeurs de disciplines dans la constitution des ressources documentaires de l'établissement.
JF Lemarié, iatice documentation - janvier 2014
 

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