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que penser des tablettes numériques en classe ?

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La tablette numérique se répand dans les établissements, de nombreux scénarios pédagogiques commencent à voir le jour. Mais que disent les bilans de ces expérimentations ? Quels avantages et limites peut-on trouver à cet outil ? Des changements de dispositifs dans les classes sont-ils amorcés ? Quel genre de travail est demandé aux élèves ? Après une synthèse d'un rapport publié en décembre 2013, des usages sont présentés en lettres.

un rapport nuancé sur l'usage des tablettes en milieu scolaire

Les résultats d'une enquête menée auprès de 6057 élèves et 302 enseignants du Québec sur les "usages, avantages et défis de l'Ipad à l'école" sont parus au mois de décembre 2013. Ce travail a été mené par Thierry Karsenti (titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l'information et de la communication en éducation) et Aurélien Fievez.

Les deux chercheurs se sont intéressés à l'ipad car il occupe plus de 75% du marché scolaire mondial et plus de 90% au Canada.


graphe 01Ce rapport sur les usages de l'iPad en classe montre que même si la tablette est perçue comme motivante, au final seulement 23% des enseignants sont réellement convaincus.
Le principal problème soulevé par l'enquête est la distraction des élèves en classe. Eux-mêmes la confirment, comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous :
 

Ce qui est également intéressant à relever dans cette enquête est la nature des usages développés avec la tablette.
Il apparait ainsi que la consultation des manuels numériques est l'usage majoritaire avant la recherche internet et que la réalisation de projets d'écriture avec la tablette est très rare. La tablette serait donc davantage un outil de consultation qu'un outil de production.


















L'une des explications à cette quasi-absence de production écrite est le manque d'interaction entre les différentes applications. On voit ici une des limites de l'ipad qui fonctionne par une juxtaposition d'applications, souvent hermétiques les unes aux autres.

Cette nature de travaux explique peut-être la dérive mentionnée plus haut, à savoir la distraction des élèves. En effet, la navigation sur le Net peut emporter des élèves vers d'autres horizons que ceux attendus par l'enseignant. Il serait alors nécessaire de veiller à la construction de scénarios pédagogiques où la tâche prenne son sens du côté des apprentissages plutôt que du côté de la joie ou de la maniabilité de l'outil.

Enfin, l'enquête conclue sur les besoins des enseignants. Ils plébiscitent à 71% une demande de formation.

graphe 05
 

pourtant des scénarios voient le jour dans les classes ... quels travaux sont menés ici ou là ? 


Le résultat de l'enquête Karsenti mérite malgré tout d'être un peu nuancé car sur les différents sites académiques on remarque que les enseignants mettent en place des scénarios où les élèves doivent réaliser des tâches d'écriture.

dans l'Académie de Nantes


Le lycée de la Herdrie expérimente les tablettes dans une classe de 1ère S.

En lettres, voici quelques-uns des usages développés par l'enseignant, C. Lustenberger :

"La tablette a été utilisée pour la prise de notes avec le clavier ou à l'aide du stylet. Il est noté une modification dans la prise de notes : l'élève est à l'aise avec l'outil, il lui permet de prendre en note davantage de contenus qu'auparavant. Sinon, il l'oblige à réfléchir à ce qu'il va noter et donc le contraint à synthétiser l'information. La tablette a notamment été utilisée pour la recherche documentaire sur Internet.

Lors de la recherche et de la lecture de documents iconographiques, elle a permis aux élèves de tracer des lignes de forces sur les peintures étudiées.

La tablette a été utilisée pour la réalisation et la présentation d'exposés. Au passage à l'oral, les élèves ont parfois du mal à "lâcher" la tablette, à être en interaction avec la classe. Ils éprouvent des difficultés à trouver leur autonomie par rapport à celle-ci.

Du côté enseignant, elle permet de voir directement les écueils des élèves et d'y remédier  (recherches de sites "clés en main", de sites payants, de sites où l'information n'est pas "fiable" ou non vérifiée)."

L'ensemble du projet pédagogique de l'équipe enseignante et le premier bilan sont consultables via les deux liens ci-dessous :

 

Des tablettes tactiles pour travailler sur le langage à l'école Jean Rostand d'Angers :

Au fil des différentes activités de langage menées autour d'un album, des élèves de grande section réinvestissent le vocabulaire qu'ils se sont approprié par la création de leur propre monstre. Les productions réalisées sur les tablettes tactiles sont présentées à l'ensemble de la classe par un système de visualisation collective (vidéoprojecteur interactif).


 
 
 

dans d'autres Académies ...


A Nice, en avril 2012, le colloque Ecritech '3 menait cette réflexion : « la tablette, nouvelle ardoise de l'élève ? ». De multiples conférences sont en ligne sur le site et permettent de faire un premier bilan sur différentes expérimentations.
Les deux expériences menées avec des enfants handicapés sont particulièrement intéressantes à regarder. Elles montrent bien la plus-value ergonomique de la tablette :  le défilement des images par un simple glisser du doigt, les différents outils (micro, photographie, vidéo) réunis dans un même support facilitent la réalisation de certaines tâches pour des élèves à mobilité réduite.

ecritech


Dans l'Académie de Bordeaux, capture tabletteles tablettes ont été utilisées dans le cadre d'un atelier poésie. Les élèves ont écrit de façon collaborative des poèmes sur Framapad. Ce travail d'écriture collaborative peut aussi être réalisé sur un ordinateur en salle multimédia. La tablette n'apporte donc rien de plus du point de vue de l'activité mais, par contre, elle facilite la coopération. On le voit dans la posture des élèves face au texte : ils communiquent
facilement, ils s'échangent les tablettes, l'écran semble les réunir, il ne fait plus obstacle. La même proximité est impossible matériellement en salle multimédia. La tablette provoquerait ainsi des changements de posture de la part des élèves mais aussi de l'enseignant, qui se trouve plus facilement à côté de l'élève que devacapture tablettent. Les dispositifs de classe dans ces expérimentations montrent d'ailleurs très souvent des structures en ilots.
La vidéo de l'expérimentation.

en guise de conclusion ...


A travers les différents exemples mentionnés ci-dessus, on voit que la tablette est non seulement un outil de navigation, de consultation mais aussi un outil de création. Ainsi, fleurissent ici ou là des activités de productions, souvent multimédias d'ailleurs, puisque l'outil est à la fois un support d'écriture mais aussi un capteur de vidéos, de photographies, et de sons.

La tablette invite aussi l'enseignant à changer de posture, à laisser les élèves interagir, coopérer.

Mais la tablette va-t-elle réellement bouleverser l'agencement traditionnel de la salle de classe ? Cet outil va-t-il favoriser la mise en place d'une pédagogie de groupe et d'une pédagogie de la différenciation ?

Tout un champ semble encore à explorer ...
 
 

autres liens intéressants pour en savoir plus



L'enquête sur l'ipad à l'école : usages, avantages et défis ;

Le site de Thierry Karsenti ;

La vidéo "littérature et tablettes tactiles" de l'Agence des Usages ;

Un bilan très complet sur l'usage des tablettes en lycée dans l'Académie de Besançon ;

On peut aussi citer la page d'Eduscol qui recense toutes les expérimentations au niveau national.
 
 

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