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Les manuels scolaires : situation et perspectives
Les enseignants attendent beaucoup du manuel scolaire numérique. Initialement conçu comme un simple "manuel numérisé" disponible en pdf, ce dernier évolue. Qu'en disent les praticiens ?...
Cette fiche est une synthèse d'un rapport publié sur le site ministériel Eduscol
Caractéristiques de l'expérimentation :
Tant que l'utilisation reste dans un usage collectif (vidéoprojection en classe entière) l'accès au manuel est aisé, c'est son utilisation simultanée en parcours individuels qui soulève des problèmes d'accès : réseau interne ? débit internet ? .... L'origine n'est pas identifiée, la chaîne d'accès aux manuels numériques en ligne étant complexe et dépendant de nombreux facteurs.
Ces problèmes techniques influent sur les dispositifs pédagogiques. Ainsi, les équipements destinés à l'utilisation collective sont en voie de généralisation (TBI, vidéoprojecteur). Peu d'équipements individuels pour les élèves (classes mobiles, ordinateurs dans la classe), malgré des demandes des établissements intéressés par les tablettes.
La grande majorité des dysfonctionnements tient aux éditeurs eux-mêmes (codes d'accès fournis tardivement, liens obsolètes, assistance très insuffisante, ressources inexistantes par manque de droits, versions locales à remettre à jour trop souvent ...). Ces dysfonctionnements majeurs ont freiné le développement des usages en classe et certains enseignants ont abandonné l'expérimentation.
Le manque de formation au plan académique ne favorise pas l'usage des manuels numériques et notamment l'usage du TBI. En règle générale, l'expérimentation est menée par des enseignants volontaires familiers des tice qui se chargent d'accompagner le reste de l'équipe pédagogique. En cas de découragement ce dispositif est alors facilement remis en cause.
Les manuels sont davantage des manuels numérisés que des manuels numériques (format des documents en pdf, pas d'interaction proposée aux élèves ...). Les enseignants sont donc globalement déçus de l'offre des éditeurs. Pas d'évolution significative entre les deux années.
En classe, l'utilisation majoritaire est celle de la projection collective via le TBI.
En préparation de cours, on observe un accroissement de l'utilisation du manuel numérique à domicile notamment comme objet de ressources numériques. Celles-ci sont ensuite réorganisées par l'enseignant lui-même.
N.B. : Les enseignants aspirent à une plus grande liberté de la part des manuels : ils souhaitent disposer de ressources plus nombreuses et variées et de pouvoir créer eux-mêmes des séquences avec des éléments multidisciplinaires provenant de manuels numériques d'autres disciplines.
L'usage majeur est la projection collective d'éléments de cours, de documents multimédias, d'exercices et de corrections. Toutefois, on ne note pas de dérive vers le tout magistral, les activités différenciées ont gardé leur place, même si l'usage du TBI ne favorise pas la différence de rythme des élèves (une seule page du manuel numérique peut être projetée au tableau).
L'utilisation individuelle par les élèves en classe reste minoritaire : elle consiste en la réalisation d'exercices (72%) , la recherche d'informations dans le manuel (60%) et la prise de connaissance d'un contenu (38%). 3 raisons sont invoquées pour expliquer cette absence d'usage : temps de démarrage important, indiscipline des élèves, manuels numériques qui ne proposent pas assez d'activités dans ce sens.
Toutefois, les enseignants ayant expérimenté cet usage observent que les élèves travaillent à leur rythme et paraissent se décourager moins vite. En outre, ils bénéficient de corrections ciblées et personnalisées.
L'utilisation individuelle par les élèves en-dehors de la classe est en augmentation entre la première et la deuxième année d'expérimentation : réalisation d'exercices (81%), révision de leçons (28%), prise de connaissance de contenus pour la séance suivante (28%). Des freins à cette utilisation apparaissent néanmoins : le manque de plus-value des activités du manuel numérique par rapport à celles proposées dans le manuel papier, les problèmes techniques (perte des codes d'accès...), l'absence d'ordinateur à la maison, la préférence des élèves pour le papier.
N.B. : L'utilisation individuelle par les élèves reste faible. Environ 7 connexions dans l'année scolaire. On observe une chute des connexions des élèves de 6è lors de leur passage en 5ème (-56%). Les collèges disposant d'un équipement individuel important obtiennent des nombres moyens de connexions individuelles par division jusqu'à 10 fois supérieurs à la moyenne nationale.
numérique et enseignement - Rectorat de l'Académie de Nantes