Démarche scientifique et esprit critique, êtes-vous là ? TraAM documention
mis à jour le 20/05/2021
En trois séances d'une heure, il s'agit de réfléchir à la notion de doute critique : notre cerveau peut nous jouer des tours. Nous devons éveiller notre esprit critique et utiliser la démarche scientifique, afin d'être avertis des biais cognitifs auxquels chacun peut être perméable.
Nous avons souhaité créer une séquence courte, facilement adaptable et reproductible, qui permette de faire le lien entre EMI, EMC et SVT pour développer l'esprit critique en classe de 3ème, dans le cadre du développement des compétences du CRCN et en vue de la certification sur Pix en fin de cycle 4.
Les séances ont été menées au CDI, en classe entière, sur deux journées consécutives, en présences des trois enseignants.
Objectifs
développer l'esprit critique
valider des informations et des sources d'informations
penser et pratiquer la démarche scientifique
Connaissances : biais cognitifs, théories complotistes...
les SVT permettent d'élaborer un protocole scientifique, qui valide ou invalide ce qui semble l'évidence.
en EMI, des activités permettent de réfléchir aux critères nécessaires pour vérifier une information ou une source.
en HGEMC, apports sur l'histoire de la pensée critique et définition de quelques biais cognitifs.
Compétences
recherche sur internet et vérifier la fiabilité de sources numériques et des informations
Temps de débat en classe entière : quelle est l'idée principale? qu'en pensez-vous ?
Est-ce fiable ? Trouvez des arguments qui font que ce n'est pas fiable
Les élèves repèrent : l'emploi du conditionnel, la référence à un "expert" (qui est-il vraiement?), l'utilisation d'une illustration n'apportant aucune information supplémentaire.
2- Réalisation d'un protocole expérimental :
Ce protocole sera écrit individuellement puis en groupe pour vérifier cettte hypothèse (Manger ses crottes de nez, c'est ce bon pour la santé)
3- Visualisation de la vidéo du site suisse Le Nouvelliste :
En conclusion, il s'agit d'une information fausse, mais l'article se donne les apparences d'un article scientifique, avec des références qui nécessitent d'être vérifiées.
La nécessité d'être vigilant et de vérifier les informations se fait ressentirdès cette première expérience.
4- Notre cerveau nous joue des tours :
Nous annonceons aux élèves que nous ne testerons pas le protocole expérimental, mais que nous allons leur demander d'effectuer une expérience :
Dispositif : les élèves sont par groupe de 4 et doivent renseigner le tableau (ci-dessous) Matériel pour chaque groupe : 1 plaque de marbre, 1 planche en bois, 2 glaçons, 1 thermomètre frontal, 1 chiffon
A l'issue de cette expérience, nous concluons sur la nécessité de vérifier les informations, car notre cerveau peut nous envoyer des informations erronées.
Deuxième séance : vérification d'une information et des sources menée par l'enseignante documentaliste
Avec le jeu en ligne What the fake en classe entière, les élèves ont par binôme une tablette pour chercher et vérifier les informations
3- Quels indices autour d'une publication?
Site institutionnel, média répondant à une charte de déontologie, site parodique, site faisant du prosélytisme, … Cela nécessite une bonne connaissance des médias.
Découverte et test des outils de factchecking à partir de propositions d’élèves. Les élèves reçoivent la fiche « Comment repérer les fake news »
4- Activité de repérage et de classification de fausses informations
A partir des séances proposées par Amnesty International Suisse :
explication des termes ou concept les plus difficiles
classer, établir une typologie de la désinformation (quel but a celui qui crée ou propage une fausse info?)
Organisation de l'activité
Par groupe de 4, les élèves disposent des cartes « nouvelles » et des cartes « classification » proposées par Amnesty International (Activité 1, matériel A et B). Ils doivent associer les cartes textes et images, puis classification. Cela permet de mieux comprendre les différents types de désinformation ou mésinformation.
Conclusion : mise en commun et correction de l’activité.
Nous l’avons vu avec l’expérience scientifique et avec la recherche d’information en ligne, exercer son esprit critique est une nécessité.
Troisième séance menée par l'enseignant d'HGEMC
1- Qu’est ce que l’esprit critique ? approche historique
Dans l’Antiquité : philosophie, rhétorique
A la Renaissance, la Terre au centre de l’univers ?
Aujourd’hui, les scientifiques essaient de comprendre les fonctionnements du cerveau et des groupes sociaux.
2- définition de l’expression « biais cognitif » et de certains biais
Nous expliquons qu’il s’agit d’un exercice de concentration, et que les élèves doivent compter le nombre de passes que se font les personnes habillées en blanc.
Explication : le cerveau opère des choix. Il faut le savoir afin de s’exercer au doute critique. Ainsi, nous sommes tous perméables aux biais cognitifs.
En voici certains :
le biais de confirmation :
C’est la tendance à ne rechercher et ne prendre en considération que les informations qui confirment les croyances et à ignorer ou discréditer celles qui les contredisent. Cela semble avoir eu de grandes conséquences par exemple lors d’élections américaines.
l’effet Barnum :
C’est ce qu’utilisent les horoscopes. Cela consiste à accepter une vague description de la personnalité comme s'appliquant spécifiquement à soi-même.
l'effet de halo :
Il se produit quand la perception d'une personne ou d'un groupe est influencée par l'opinion que l'on a au préalable. Par exemple, une personne correspondant à la norme pour son apparence physique ou vestimentaire sera perçue comme intelligente et digne de confiance.
Evaluation
Les élèves ont été évalué sur le parcours "EMI" de Pix
Ressources pour les enseignants
>
Mathieu Farina, Elena Pasquinelli, et Gabrielle Zimmerman . Esprit critique, esprit scientifique . Editeur : Le Pommier (éducation, 2017)
Notre volonté de lier la démarche scientifique et l’éducation aux médias et à l’information, ainsi que l’éducation morale et civique, pour favoriser l’éveil de l’esprit critique nous semble pertinente.
Cela a permis, dans les temps de cours dialogués de faire le parallèle avec l’actualité. Ainsi, nous avons pu évoquer les élections américaines et le rôle des réseaux sociaux.
Nous avons aussi échanger sur la nécessité de douter face à la multitude d’informations dites scientifiques liées à la crise sanitaire.
En effet, la situation pandémique génère une incertitude forte. Former des élèves afin qu’ils soient moins crédules, moins perméables aux théories du complot nous paraît plus que jamais une nécessité, sans l’aborder frontalement. Nous avons ainsi choisi des supports ludiques pour aborder des notions complexes.
aspects positifs :
projet pluridisciplinaire et sur un temps court
aborder des notions du CRCN en dehors des temps consacrés à la plateforme Pix
aspects négatifs :
peu de temps de concertation entre enseignants, difficulté à se voir et échanger
pas de remédiation prévue pour les élèves ayant eu des scores moindres sur le Parcours EMI dans Pix
référence aux programmes : Compétences du socle commun cycle 4 : 2- Les méthodes et les outils pour apprendre : Rechercher et traiter l’information et s’initier aux langages des médias 3- La formation de la personne et du citoyen : Exercer son esprit critique, faire preuve de réflexion et de discernement 4 – les systèmes naturels et les systèmes techniques : Mener une démarche scientifique, résoudre un problème