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développer un esprit d'entreprendre en technologie

mis à jour le 02/01/2017


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Après ses premiers balbutiements dans les années 60, "la technologie" est une discipline scolaire qui a beaucoup évolué depuis son introduction dans l’enseignement de collège, notamment depuis l’inscription du numérique dans les programmes. Cependant, aussi pratique soit-il, l’ordinateur n’est pas le seul outil qui puisse amener les adolescents de 2016 à montrer un intérêt pour les contenus enseignés. Tablettes et smartphones sont entrés dans les classes comme outils d’apprentissage. Au collège de Martonne, à Laval, Patrick Richard adapte ainsi les programmes de technologie aux objets des adolescents. Partir de ce qui passionne les jeunes pour les mobiliser dans le cadre de projets numériques ambitieux, c’est le pari annuel de ce professeur de technologie, sans pour autant être démagogue.

mots clés : échanger, technologie, numérique, adolescent, travail en équipe


nvesti depuis longtemps dans le projet de son établissement, à savoir le collège Emmanuel de Martonne, à Laval, Patrick Richard y enseigne la technologie. Il a participé à la structuration de l’espace "Technologie" de son collège et a ainsi pu aménager son laboratoire de technologie comme il l’imaginait. Enthousiaste, il parvient à entraîner ses élèves non pas dans son projet, mais dans ce qui devient progressivement leur projet.
Il a toujours pensé qu’il faut prendre appui sur ce qui intéresse les jeunes, notamment leurs modes de communication pour entretenir leurs relations sociales. Aujourd’hui, il construit son enseignement avec des objets de communication que maîtrisent les adolescents, même s’ils sont trente dans la classe. Le smartphone de l’enseignant, par ses multiples usages, est donc naturellement devenu un objet courant au service de sa pédagogie.
 
Mais comment engager durablement les adolescents dans une dynamique collective, en exploitant pédagogiquement, en technologie, ce qui les séduit ?
Parmi les projets qui composent les cours de Patrick Richard, il en est un que ses élèves se sont approprié : celui du "collège durable". Inscrit dans une réflexion sociétale d’économies d’énergie, ce projet de classe est initialement un prétexte pédagogique qui conduira les élèves vers une problématique complexe qu’il faudra résoudre collectivement.
 
En séance de technologie, le travail collaboratif s’organise comme en entreprise autour d’un projet commun, avec des exigences imposées et des compétences partagées. Chaque élève devient alors un collaborateur au sein de l’équipe, apportant utilement ses compétences pour atteindre les objectifs définis.
 
Patrick Richard souhaitait réinterroger l’organisation de ses séances afin de développer l’autonomie des élèves et favoriser une démarche inductive, c’est-à-dire laisser les élèves questionner des faits et parvenir eux-mêmes à des conclusions. Or, parce qu’il est utilisateur régulier des réseaux sociaux, l’adolescent d’aujourd’hui éprouve le besoin de choisir, de gérer, et ce dans un environnement de pairs et non dans une relation verticale professeur-élève. Puisqu’il peut mettre efficacement au travail les adolescents, le travail en groupe constitue une modalité pédagogique qui peut favoriser l’adhésion active de ces jeunes et engage davantage chacun dans une réflexion collective. Ainsi voit-on l’impatience des élèves de Patrick Richard lors de la phase magistrale inaugurale de chaque séance, pressés de se retrouver en petits comités pour faire avancer leurs projets.
Provoquer la prise de conscience individuelle de la nécessité d’une collaboration de tous pour mener à terme un projet constitue un objectif pédagogique ambitieux face à des adolescents. En cas de défaillance, c’est le groupe qui s’en trouve pénalisé. Les élèves se rendent collectivement compte qu’un investissement actif de tous s’impose.
 
Une séance-type est structurée en trois temps : deux temps de plénière ouvrant et clôturant la séance, et une longue phase de travail collectif. Dans un premier temps, les élèves sont installés à deux grandes tables ovales d’un maximum de seize élèves chacune ; cette disposition est aussi celle qui sera reprise en fin de séance. Patrick Richard impose cette configuration pour les passations de consignes, pour la régulation, pour les temps d’institutionnalisation et pour les bilans de fin de séance. Le reste de la séance obéit à une autre logique : les élèves se regroupent en équipes (de six ou sept élèves) autour de leurs projets dans un autre espace (petite salle, ou autre salle de cours). Les groupes sont autonomes : l’enseignant se déplace alors d’un groupe à l’autre pour écouter, conseiller, aider, interroger, et surtout provoquer le doute.
 
Les contenus évoluant constamment, il paraît naturel que les supports évoluent également et qu’ils soient régulièrement utilisés tant il est essentiel d’écrire en technologie. Ainsi le classeur habituel, bien qu’existant encore, est-il progressivement concurrencé par un classeur numérique qui devient le principal support sur lequel seront répertoriées les réflexions de chaque équipe. Ces informations sont médiatisables, c’est-à-dire susceptibles d’être communiquées au reste de la classe. Lorsqu’elles sont médiatisées, elles entrent dans l’évaluation finale. Le nec plus ultra pour les élèves, c’est d’obtenir que la classe considère leur présentation du projet comme la meilleure, ce qui permet alors à leur projet d’alimenter la classe-presse du collège. Ce classeur numérisé présente une plus-value, tant sur le plan formel car pratique à organiser, que sur le plan didactique par les apprentissages qu’il permet. Il est associé à un petit cahier bleu, reliquat d’un temps révolu qui trouve toute sa place dans une logique de mémoire authentique de sa propre réflexion, sur les trois années du cycle quatre.
Patrick Richard sait que, du fait cette orientation pédagogique, on pourrait lui reprocher de faire preuve de démagogie en surfant sur la vague du numérique qui plaît aux adolescents, ou de laisser croire qu’en dehors du numérique on ne réussirait pas à motiver les élèves d’aujourd’hui. Le challenge de l’enseignant est loin de ces critiques car l’objectif recherché est de mener les élèves à des compétences, disciplinaires et sociales. Il y parvient, dans un cadre qui témoigne que le nombre d’élèves dans la classe peut être un atout et non un obstacle.
 
auteur(s) :

C. Delogé

contributeur(s) :

P. Richard, Collège Émmanuel de Martonne, Laval [53]

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