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au volant d’une petite voiture pour corriger les erreurs de ses écrits !

mis à jour le 27/06/2019


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Tous les élèves éprouvent des difficultés à réinvestir les règles apprises en classe, notamment en production écrite. Ce constat s’avère plus prégnant encore lors d’activités de relecture. Qui n’a pas ajouté d’erreurs en relisant sa dictée ? Exercice complexe, la relecture est sans doute ressentie par certains élèves comme une loterie portant sur l’orthographe de tel mot, avec plus ou moins de bonheur ! Or, on attend d’une relecture qu’elle permette à l’élève de corriger ses erreurs. Relire consiste donc à passer un filtre, une épuisette sur le texte que l’on va scanner du regard pour y détecter toute anomalie. Il s’agit donc de trouver des erreurs. Si pour un adulte cette opération peut paraître simple, elle ne l’est pas pour un élève.
D’où l’idée de proposer aux élèves un enrobage amusant avec la perspective de définir comment une démarche ludique peut aider chacun à repérer puis corriger ses erreurs. Voilà l’enjeu des interventions qu’une enseignante spécialisée a mis en place afin d’impliquer activement chaque élève dans une pratique de relecture.

mots clés : échanger, orthographe, erreurs, auto-correction, méthodologie


"Relis ton texte et corrige tes erreurs !" Pour simple qu’elle paraisse, cette consigne porte en elle la complexité d’une tâche où tout est à interroger : le lexique, les accords, la morphologie verbale, etc. Mais que signifie l’acte de relecture pour les élèves ? Attend-on d’eux qu’ils trouvent toutes leurs erreurs ? Quels outils construire puis mettre à leur disposition pour les aider dans cette recherche d’identification et de correction de ses erreurs ? Comment les accompagner dans cette recherche ? Une entrée ludique permettrait-elle aux élèves d’accepter de se relire sans que cette activité de relecture leur paraisse fastidieuse ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles Fanny Parisot a tenté de répondre lorsqu’elle était affectée au secteur de Renazé en Mayenne. Enseignante spécialisée à dominante pédagogique, titulaire du CAPA-SH option E depuis onze ans, elle exerce actuellement au sein du Rased de la circonscription Saint-Nazaire Est. Elle intervient auprès des élèves en grande difficulté scolarisés dans les écoles de son secteur.
 
Dans cette action, pour un enseignant spécialisé se posent les questions d’une part du soutien à apporter aux élèves afin de les aider à restaurer un sentiment de compétences et les réconcilier avec l’orthographe, et d’autre part de l’accompagnement des enseignants par une démarche réutilisable en classe : nécessité de permettre à ces élèves de transférer en classe ce qui a été travaillé en regroupement d’adaptation pédagogique. En réponse, Fanny Parisot s’est documentée et a mené dès 2014 une expérimentation qu’elle a plus particulièrement approfondie dans l’école de Renazé, en Mayenne, prenant en compte les sollicitations des enseignants de son secteur avec pour finalité de proposer si possible en retour un outil transférable en classe.
 
Elle a décidé de choisir comme objet de réflexion un travail autour de l’orthographe et plus précisément sur l’activité de révision de son propre texte, soit en production écrite, soit en dictée. Ce choix a été guidé par des demandes d’enseignants désarçonnés devant des élèves qui ne semblaient pas progresser en orthographe. Il a donc fallu construire un projet autour de l’orthographe, et plus particulièrement sur la nécessité d’outiller les élèves pour une relecture plus efficiente.
 
Ainsi, les élèves reprendront la chaîne des accords dans la phrase, tout en comprenant que l’on peut regrouper les erreurs en quatre grandes catégories qui constitueront les quatre chemins à suivre ensuite lors de la révision orthographique d’un texte. Ces quatre axes de recherche vont respectivement amener les élèves à observer la phrase et ses éléments, les accords dans le groupe verbal, les accords dans le groupe nominal, et l’orthographe lexicale. Si l’on parle ici de chemin, c’est parce que le texte est assimilé à un chemin que l’on va parcourir quatre fois. Ainsi, la révision d’un texte suivra quatre étapes. D’abord, l’élève va relire son texte en ne s’intéressant qu’à la phrase et ses éléments (y compris la ponctuation). Puis, il relira son texte en s’interrogeant sur les accords dans le groupe verbal, puis ceux que contient le groupe nominal. Enfin, une dernière lecture invitera à porter son regard sur le respect du code, donc sur l’orthographe lexicale.
 
Cette exigence de lecture plurielle pourrait paraître fastidieuse. Mais pour éviter d’imposer à des élèves en difficulté un travail peu engageant, Fanny Parisot a souhaité reprendre et adapter une méthode découverte au cours de ses lectures. Cette démarche prend appui sur deux outils : les quatre patrouilles et le tétra-aide. C’est ainsi qu’elle a proposé de considérer que pour chacune des quatre relectures d’un texte, on pourrait imaginer que l’on va envoyer une patrouille qui a pour mission de détecter toutes les erreurs d’un texte encore imparfait. Quatre petites patrouilles, clairement identifiées par quatre petites voitures, vont à tour de rôle cheminer le long du texte à corriger et s’arrêter à chaque élément lié à sa mission. Par exemple, la petite patrouille du GV va s’arrêter dès qu’elle va arriver sur un verbe, et devoir s’interroger sur l’accord de ce verbe, avant de reprendre son chemin. Enfin, le tétra-aide est un objet qui accompagne l’élève dans sa relecture et qui, en même temps, donne une information à l’enseignante. Le sommet de cette forme géométrique indique quel chemin est en train d’accomplir l’élève.
 
Reprendre un texte pour corriger ses erreurs ne s’apparente pas à une activité motivante pour les élèves. Cette consigne décourage souvent les élèves parce qu’ils ne savent pas ce qu’il faut observer et interroger dans son texte. La voiture est un objet que l’enfant aime à manipuler ; c’est pourquoi, en proposant une approche ludique motivante dans laquelle l’élève s’imagine conduisant une voiture-chercheuse, l’enseignant peut dédramatiser une situation anxiogène et une recherche infructueuse.
 
Cette démarche ne concerne pas exclusivement le cadre intime du Rased. Elle peut être utilisée en classe entière puisqu’elle s’adresse à toute révision orthographique d’un texte et permet aux élèves de développer des stratégies actives de relecture en vue de structurer des automatismes face à la complexe tâche de retrouver toutes les erreurs d’un texte. Fanny Parisot revient sur les préalables et pré-requis pour mettre en œuvre une telle démarche et elle explique comment il est envisageable de s’emparer de cette démarche et comment en travaillant de manière ludique et explicite on peut rendre plus motivant un questionnement sur l’orthographe.
 
auteur(s) :

C. Delogé

contributeur(s) :

F. Parisot, C. Pilon, S. Bizeul, Rased secteur de Saint-Nazaire Est [44]

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