Concernant ce dernier objectif de mettre les élèves en situation réelle de communication et de les impliquer dans leur expression, C. Deschiens, enseignante dans la structure, explique : “Les thèmes abordés en ANL ont été les suivants : L’entrée au lycée et la présentation, la description et l’expression des goûts, le voyage, l’alimentation, le sport, le logement, le corps et la santé, la famille, la musique.” Ces thèmes doivent permettre l’expression authentique des apprenants et les réponses personnalisées. Concernant le travail par projets et mini-projets, Catherine Deschiens précise : “Le projet final consiste à mettre en pratique les notions acquises au cours de la séquence, elle-même découpée en mini-projets.” À titre d’exemples, les différents mini-projets de la séquence sport sont les suivants : décrire le sport qu’on pratique et celui qu’on aime regarder à la télévision ; présenter le sport qu’on aimerait pratiquer et dire pourquoi. Quant au projet final, il est intitulé : présenter son athlète préféré.
Dans l’état actuel de l’expérimentation, Delphine Guedat-Bettighoffer reconnaît elle-même qu’il est encore “impossible de démontrer clairement la plus-value de l’ANL”. Quantitativement d’abord, le projet a concerné 70 élèves sur les trois structures, 38 dans le groupe expérimental et 32 dans le groupe contrôle, ce qui reste limité en terme d’effectifs. Au niveau qualitatif ensuite, afin d’essayer d’évaluer l’impact de la méthode ANL sur les élèves et leurs conditions psycho-affectives d’apprentissage, des entretiens de 15 minutes ont été menés auprès de 14 élèves allophones SA. Là encore, difficile de tirer des leçons de ces entretiens dans la mesure où la plupart des élèves ont abordé essentiellement leurs difficultés sur les temps de classe ordinaire ou la bouée de sauvetage que pouvait incarner l’UPE2A ou la MAST. Deux élèves ont néanmoins apporté des éléments concernant la méthode ANL. L’une a remarqué que “c’est la première fois que le professeur parle de lui, c’est une autre habitude”, et l’autre, qui est sans doute celle qui a le mieux conscientisé l’authenticité propre à cette méthode, explique : “on parle de nos parents, de nos frères et sœurs, de nos animaux de compagnie […]. Oui, j’ai aimé : on parle beaucoup plus, on peut poser des questions à qui on veut, après on écrit sur une feuille et après c’est quelqu’un d’autre qui le lit, c’était trop bien !” De fait, une poursuite de l’expérimentation et une nouvelle étude sont prévues sur les années scolaires 2020-2021 et 2021-2022.