PRÉSENTATION :
L'approche par compétences est au coeur de l'évolution du système éducatif. Cette bascule réaffirmée de l'acte d'enseignement n'est pas sans poser de difficultés de mise en oeuvre aux professeurs. En même temps, si elle ne s'opère pas, alors la construction de compétences ne s'observe pas. Parallèlement, des difficultés de gestion de classe apparaissent. Les pratiques enseignantes doivent donc s'adapter à cette évolution, pour la réussite des élèves mais aussi pour la quiétude des professeurs.À la mesure de l'enjeu, les membres du GAIP offrent à leurs lecteurs un numéro d'e-nov EPS de N@ntes particulièrement consistant, 18 articles, afin de proposer un large éventail de réponses et axes de réflexion, censés guider et accompagner les professeurs au quotidien.La première partie s'empare du concept de construction de compétences à travers le filtre institutionnel : les enjeux, clairement contextualisés par Gérard Bonhoure, inspecteur général, l'articulation des compétences, proposée par Sylvain Moreau et Didier Rigottard. Patrick Beunard réaffirme le pouvoir dont dispose la discipline EPS à développer l'intelligence humaine par sa faculté d'abstraction progressive. Francis Huot insiste sur le caractère incontournable des connaissances pour y parvenir. Enfin, Stéphane Roubieupropose une approche méthodique d'évaluation des compétences.La deuxième partie s'intéresse de près au processus de construction de compétences. De cette progression dans la capacité d'abstraction de l'élève évoquée en amont, James Robichon en précise le processus d'acquisition. Patricia Fleuriault signe un bel article qui décrit comment la compétence se structure dans l'esprit et le corps de nos jeunes pratiquants. Parallèlement, Julie Fontes explique qu'un habitus méthodologique de la construction de compétences est à développer alors que Jean-Luc Dourin propose une démarche innovante d'identification des contenus, qui n'est finalement pas si distante de cet habitus. Guillaume Harent insiste sur la nécessaire communication qui entoure l'acte d'enseignement et Erick Paulmaz sur la construction de la juste attitude; des approches différentes, mais une volonté unique, l'efficacité de l'acte d'enseignement.La troisième et dernière partie investit de près l'opérationnalisation; quels changements de posture et d'activité chez le professeur et chez l'élève ? Les entrées, par les connaissances de
Jean-Pierre Oussénékan, par la gestion de l'estime de soi de
Jérémie Gibon, par les contenus spécifiques aux compétences méthodologiques et sociales de
Daphné Josek sont proposées.
Jean-Pierre Oussénékan poursuit sa réflexion jusqu'à concevoir des compétences attendues de niveau 1 et 2 spécifiques à l'AS, espace de construction de compétences, encore trop peu identifié comme tel par les équipes disciplinaires. Enfin, il faut remercier
Pascal Delas pour l'illustration de l'usage des TICE au service de cette démarche pédagogique et didactique.
Si créer les conditions de la construction effective de compétences appelle un regard et une attention particulière sur l'élève, tel que cela a pu être avancé au travers des différents articles de la revue n°2, alors l'acte d'enseignement d'aujourd'hui, ne peut s'entendre sans une volonté de le personnaliser. Il est de fait bien légitime de retrouver cet axe de travail comme autre fer de lance du système éducatif français. Les membres du GAIP s'attellent à la tâche. "De la personnalisation à la différenciation" constitue le thème d'étude de la prochaine rencontre d'
e-nov EPS de N@ntes avec ses lecteurs, en juin 2012.