Le plan national du développement du sport scolaire 2016-2020 [1] place le sport scolaire au coeur des valeurs de la république. A partir des trois axes de travail "Accessibilité - Innovation - Responsabilité" (AIR), il ambitionne de contribuer à l'acquisition du socle commun de connaissances de compétences et de culture en laissant à l'écart les dérives auquel le sport est parfois exposé. Il participe au mieux au vivre ensemble, au respect de l'autre et à la reconnaissance des différences. Il promeut une qualité de vie en intégrant une pratique physique régulière. Il favorise l'accès et le partage des valeurs de l'École de la République.
Vaste programme donc ! Alors comment les professeurs d'Education Physique et Sportive (EPS) s'y prennent-ils pour parvenir à l'honorer ? Le sport est-il éducatif par lui même, ou est-ce que le filtre de l'AS constitue le garant de la réussite de cette entreprise ?
A l'heure où les toutes les attentions se focalisent sur les effets de la réforme du collège ou encore sur les orientations des lycées, du nouveau BAC, qui se soucie de la manière dont l'AS prend son envol dans ce contexte redessiné, dans une telle complexité pour ses animateurs et animatrices? Les auteurs de la revue e-novEPS témoignent.
La première partie s’attache à préciser l’originalité de l'AS au regard du socle commun.
Delphine Evain la présente comme un outil pour apprendre à s’engager, condition première d’un accès à une citoyenneté en actes.
Jean-Philippe Averty montre l’intérêt de s’appuyer sur les émotions vécues par les élèves à comme vecteurs d’apprentissage, tandis que
Francis Huot interroge les réseaux sociaux comme moyens de renforcer cette éducation à la citoyenneté par les médias et l’information. Enfin,
Laurent Gaudin développe le concept d’AS coopérative, constitutive du socle commun.
La seconde partie s’avance au cœur de la relation enseignement-apprentissage qui se vit à l’AS. Comment l'élève peut prendre du pouvoir à l'AS est éclairé par
Samuel Duret et Soizic Guilon. Par rebonds,
Damien Bénéteau précise comment la confiance en soi ainsi développée produit des impacts positifs en termes d’implication de l’élève dans son parcours de formation.
Nélia Fleury illustre cette responsabilisation de l'élève à travers son cheminement, de l’AS au monde professionnel. Enfin,
Céline Allain propose une vision systémique où l’AS constitue un dispositif inscrit dans les quatre parcours éducatifs.
La troisième et dernière partie regroupe des regards plus larges et tout aussi ambitieux.
Bernard Lebrun et Fabien Garcia s’appuient sur les spécificités de l’AS comme des leviers pour repenser l’école.
Vianney Thual expose une AS, espace pédagogique partagé qui doit pouvoir fédérer tous les professeurs.
Thomas Grenapin et Bernard Lebrun présentent la genèse du plan régional de développement du sport scolaire selon une déclinaison des axes d’un projet académique, ici celui de Nantes pour exemple, jusqu’à son expression au sein de l’établissement. Enfin,
Fabien Vautour propose une grille d’auto-évaluation de l’action menée au sein de l’AS, vecteur de remise en question et de progrès.
Telle une poursuite de l'article de Céline Allain, les membres du Groupe Académique d'Innovation Pédagogique (GAIP) s'attachent désormais à approfondir la manière dont les parcours éducatifs peuvent se deployer, à l'aune d'une AS constitutive du citoyen, sous l'impulsion de l'EPS et des enseignants qui la font vivre.
[1]
Plan national de développement du sport scolaire 2016-2020 (
pdf)